Le couteau qui crie

"Macbeth", c'est le genre de récit qu'on n'a même plus besoin de lire : on connaît l'histoire soit par l'école, soit par l'une des nombreuses adaptations. Pour moi c'est les deux. J'ai étudié ça en cours en secondaire (mais je me rappelle pas l'avoir lu, ou en tous cas pas entièrement), et j'ai vu deux adaptations dont une en cours : celle de Polanski et celle de Billy Morrissette (que j'ai adorée et qui est celle vue en classe). C'était donc un peu étrange de redécouvrir ou plutôt de découvrir enfin réellement le bouquin. Surtout que j'ai toujours eu en tête que l'histoire me plaisait...

Et bien c'est le choc. Arrivé à la fin je me suis dit : et c'est tout ?

Le récit comporte de nombreuses ellipses et Willie va à l'essentiel systématiquement, lui qui d'habitude aime prendre son temps, digresser dans des dialogues teintés d'humour. IL reste des choses intéressantes, mais je trouve que du coup, on ressent beaucoup moins certains aspects pointés du doigt par les critiques et autres professeurs. Comme le remord de Macbeth. Finalement, il en parle un peu, ça l'angoisse, oui, c'est vrai, mais... c'est un peu faiblard. C'est un peu comme quand je mange le dernier chocolat de l'armoire destinée aux en-cas. Je me sens coupable 5 minutes, puis après j'ai oublié. Pareil pour Lady Macbeth que j'ai trouvée incroyablement sous-exploitée. La fin part un peu en vrille aussi : une fois le roi mort, il ne se passe plus grand chose, c'est assez décousu et le fait que les scènes ne font qu'à peine plus qu'une page renforce cette impression. Mais pour une fois, les mises à mort finales ne paraissent pas grotesques.

Les dialogues sont corrects mais comme Shakespeare fonce sans arrêt, je trouve qu'on ne se délecte pas assez des répliques, des notes d'humour, des sous-entendus.C'est un peu dommage. Mais bon, il y a tout de même de très bonnes choses. À part une scène qui ne sert à rien (la deuxième apparition des sorcières), tout est plutôt bien à sa place.

Bref, une pièce qui m'a un peu déçu par son manque d'approfondissement. Dommage.