Plus touchant qu'intéressant.
Non, je ne suis pas un monstre. J'aime énormément Gene Tierney. Mais il faut le reconnaître : son livre ne parle pas tant que ça de cinéma. J'ai eu un peu le même sentiment qu'en lisant les mémoires de Lilian Gish, encore que cette dernière avait des idées bien à elles.
Le livre revient sur la traversée du désert qu'a connu Gene Tierney au milieu de sa carrière.
Il commence comme une success story habituelle : après avoir gagné quelques concours de beauté, Gene est remarquée et on lui fait faire des essais. Elle prend consciencieusement des cours de comédie, tourne peu à peu avec les plus grands. N'abandonne pas le théâtre pour autant (elle fait partie de ces authentiques stars qui avaient une vie partagée entre Broadway et Hollywood). On en apprend sur les convictions républicaines de sa famille. Mais finalement assez peu sur les tournages : elle se contente de dire en trois mots comment le tournage s'est passé pour elle, sans revenir autant qu'on le souhaiterait sur la manière de filmer du réalisateur, ou ses partenaires de l'époque. Dommage, vraiment.
Le livre se centre beaucoup sur ses années de passage à vide. Confrontée à des pulsions suicidaires (le livre commence sur une scène où elle est sur une corniche de gratte ciel à se demander si elle va sauter), la star est internée, puis soumise, comme le voulait une horrible mode scientifique de l'époque, à des électrochocs qui ont alteré certaines parties de sa mémoire. Puis le livre décrit la lente reconstruction.
Un livre touchant, donc, mais décevant au vu de la pléthore de grosses pointures d'Hollywood que Gene Tierney a côtoyé et du peu qu'elle nous en livre.