Caryl Férey choisit un fait divers dans le petit village de son enfance pour se raconter. Ainsi, Le meurtre de Magali Blandin qui eut lieu le 11 février 2021 lui sert de prétexte pour parler de lui, de notre époque et de la nostalgie de son enfance et sa coupe de cheveux de sa jeunesse !
Difficile pour un écrivain aussi pudique que prolixe de s’épancher sur son enfance, sa famille et les considérations sur le monde qui passe ! Alors, Caryl Férey s’attache à enquêter sur un féminicide qui s’est passé dans son village d’enfance. Ainsi, le lecteur apprend la raison d’un prénom aussi particulier.
Caryl Férey se met en quête, comme il le fait lorsqu’il part au bout du monde, pour découvrir un nouveau lieu, une nouvelle intrigue, et écrire un nouveau roman noir.
Seulement, après avoir retrouvé le chemin de son village, force pour lui de constater que personne ne connaît la victime, ni son assassin. Son village est surtout bouleversé par son prêtre, mis en examen pour viol aggravé sur mineur !
Malgré ses efforts, l’enquête piétine. Alors, Caryl Férey raconte ses premiers émois d’adolescent et d’autres au » club des filles ». Heureusement, son enquête s’étayera avec la fait-diversière du journal Ouest-France et vers la fin, l’avocat du coupable.
Question exotisme, Caryl Ferey nomment ses personnages avec des prénoms empruntés à une tribu d’Indiens : Pharma Stoïque, Cheval de fer, Épi de blé, Girafe tranquille et son éditrice s’appelant Poupée de sang. Tous sont aussi succulents les uns les autres, comme un clin d’œil complice avec son lecteur.
À la fin, le lecteur constate que Magali raconte l’histoire d’un crime sordide. Certes, un féminicide, mais particulièrement pervers ou inconscient.
Concernant son autobiographie qui n’en est pas vraiment une, Caryl Férey révèle, bien évidemment, une jeunesse en fait assez banale, où la lecture, puis l’écriture, tient une place importante.
Seulement, n’abandonnant pas son personnage de bad boy, ou de Punk sur le retour, Caryl Férey se décrit surtout comme un solitaire préférant les cours par correspondance plutôt que les classes surchauffées. Mais, de toute façon, à la manière de son Bowie adoré, il se garde bien de se répandre, conservant l’élégance de son idole lorsque ça concerne sa vie privée.
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/09/25/caryl-ferey-magali-rl2024/