Après "Le Pistolero", bouquin court et efficace, expérimental, grandiose.
Après "Les Trois Cartes", haletant, présentant un nombre de personnage plus importants et situé à mi-chemin entre "notre" monde et l'ailleurs mais quelque peu répétitif.
Après "Terres perdues", nous présentant un peu mieux le groupe attachant gravitant autour de Roland, le personnage principal, dans un univers tordu et stressant.
Après tout ça vient "Magie et Cristal", une... une... une romance.
Non, non, c'est pas un gag. Stephen King a écrit un livre d'amour. Et un sacré bon livre.
Exit les personnages de "notre" monde - Susannah, Eddie, Jake et Ote - pour laisser place, en grande partie, au passé de Roland. Sa rencontre avec Susan et leur histoire d'amour impossible. Très mythologique. Bâtard entre un drame antique et un western haletant, voilà ce que nous propose King. Et avec brio. Les personnages sont terriblement attachants, la tension enfle efficacement, les descriptions sont délicieuses, l'immersion dans l'univers de la "Tour Sombre" réussie. Rien à dire.
Puis à la fin du récit du passé de Roland, on retrouve son ka-tet actuel pour une étrange et déstabilisante dernière partie, située dans l'univers du "Magicien d'Oz". Bourré de références au film/livre, très kitsch dans les descriptions, presque longuet, cette partie (brève) est pour moi le seul bémol de ce livre. Un petit rien, qui ne gâche pas le plaisir immense de retrouver Roland et ses comparses dans cette aventure hors-norme, le genre de fresque sans mesure, échappant à toute description, qui vous happe volontiers et ne vous relâche que difficilement.
A bientôt, Roland. Que vos jours soient longs et vos nuits plaisantes.