Lorsque je lis j'aime bien relever les pages des passages, des paragraphes ou des phrases remarquables qui font échos en moi, et à en juger par la petite dizaine de références notées, Mailman doit être un bon livre (même si on est loin de la force et de l'émotion de Karoo de Tesich, ou de la profondeur d'Exley dans Dernier Stade de la Soif - deux autres livres de cette "collection" couvertures en carton de Monsieur Toussaint Louverture super petite maison d'édition bordelaise).
Le début est un peu poussif (même si le terme est vraiment, vraiment très exagéré).
Les flashbacks incessants et longs rendent la trame de l'histoire (les emmerdes liées à ses petites manies et en particulier celle de lire le courrier de ses usagers) anecdotique et un peu trop saccadée, et il est parfois difficile de se repérer dans le temps parmi tous ces retours en arrière.
Ce n'est que vers les deux tiers du livre, quand on atteint la deuxième partie, qu'il prend véritablement son envol et que la longue mise en place du personnage, sa psychologie et son histoire prennent un sens beaucoup plus profond. L'intrigue revient au premier plan et le livre prend clairement du rythme et de la substance. On se retrouve à ce moment là dans une sorte de mix entre Karoo et Exley pour notre plus grand plaisir tant le personnage devient plus humain et provoque l'empathie.