D’abord, il vous faudra franchir la barrière du jargon pour entrer dans ce roman et comprendre qu’il est nécessaire à l’authenticité des dialogues. Forcez un peu, la suite est magistrale et les joutes verbales ont, durant les conciliabules, une saveur délicieusement originale.
Eatonville, Floride. Jamie Mae Crawford est de retour et elle se raconte. Elle nous fait part de tous ses secrets et retrace le cheminement tortueux de sa vie.
Afro-américaine dans l’Amérique post esclavagiste du XXème siècle, la jolie Jamie a soif d’amour, d’indépendance et de libertés. Malheureusement son destin ne semble pas avoir choisi ce chemin. Pour aller de l’avant elle va briser le présent, les habitudes, elle sera forte et déterminée.
Il ne faudra pas moins de trois mariages et trois vies – le vieux Logan Killicks et ses sentiments trop frustes, le fringant Joe Starks et ses ambitions politiques dévorantes, puis la promesse d’égalité, l’étreinte d’amour et le frisson extatique qu’incarne Tea Cake – pour permettre à Janie d’atteindre toute la mesure de son rêve d’émancipation et de liberté.
Le ton est tour à tour grinçant, émouvant, poétique. Le récit dénonce la ségrégation et le racisme, le comportement abusifs des hommes noirs envers leurs femmes mais c’est aussi un roman d’amour et surtout d’émancipation.
« C’est pas une bonne chose d’être un nègre étranger parmi les blancs. Tout le monde va être à ton encontre »