Le voyage, qui ne se fera pas sans encombres, permettra à Patrick O'Brian de mettre ses personnages en scène et de les développer. Le capitaine brille rapidement par son manque de crédibilité et de charisme. Ses qualités sont dissimulées derrière ses nombreux défauts et le fait que ses subalternes voient en lui quelqu'un de "pas très malin" et doté d'une "conception simpliste du monde" ne joue pas en sa faveur. Alors qu'il lui arrive de se tourner en ridicule, notamment quand une bourrasque emporte sa perruque et le laisse le crâne dégarni devant son équipage, il se fait voler la vedette par Maturin, d'autant plus que, découvrant avec celui-ci ce monde codifié et très particulier, le lecteur s'y identifie plus facilement.
Mon sentiment concernant ce premier volume de la série est mitigé et les protagonistes n'en sont pas les seuls responsables. La langue est élégante et certains passages sont hautement littéraires mais, visiblement soucieux de resituer l'action dans son contexte et de ne rien laisser au hasard en ce qui concerne le réalisme maritime, Patrick O'Brian se disperse parfois dans sa narration. Ainsi, il arrive que les digressions techniques nuisent à l'harmonie de l'ensemble et aillent jusqu'à entraver la lisibilité des batailles navales. Les scènes qui devraient êtres les plus captivantes deviennent alors les plus longues.
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