Un bilan mitigé
Dès les premières pages de Malboire, j'ai eu le sentiment d'avoir affaire à un sacré niveau. La plume, la réflexion, la capacité à inventer tout un monde et la mentalité qui va avec à partir d'une...
Par
le 31 mai 2019
1 j'aime
Bon, c'est la deuxième fois que je lis du Camille Leboulanger, et c'est la deuxième fois que je ne suis pas emballé.
Je lui reconnais des qualités d'écriture, c'est même mieux que ma première expérience, mais décidément, ça ne prend pas. La faute à un rythme de récit mal géré, entre un démarrage lent, presque poussif, et un final que j'ai trouvé trop brusque, et du coup peu convaincant.
Le roman ne manque pourtant pas de bonnes idées, à commencer par son thème principal : la pollution de l'eau par l'agriculture industrielle. En effet, la Malboire, c'est le nom que donnent les gens à l'eau, qui est devenue impropre à la consommation.
La Terre (si c'est bien elle, le roman reste volontairement dans le vague), est donc polluée, mais a aussi été ravagée par un puissant raz-de-marée qui a englouti la plupart des terres, et mis fin à la société technologique.
Les survivants subsistent grâce à l'eau de pluie, et sont pour la plupart affectés de malformations ou de formes plus ou moins légères de crétinisme. Une Humanité frustre donc, superstitieuse (encore plus que maintenant je veux dire), et dont le niveau technologique est rudimentaire (plus d'électricité, aucune machine, même bio-mécanique...).
Dans ce contexte, nous allons suivre les pérégrinations de Zizare, un jeune homme qui a été sauvé de la boue par un vieil homme qui détient encore quelques reliquats des savoirs anciens (il a les plans d'une machine !).
Zizare est un ancien "mange-boue", une frange de la population abêtie qui marche sans discontinuer dans la boue (toxique) de la malboire, ne s'arrêtant ni pour boire, ni pour manger, ni pour rien en fait. Ils s'arrêtent pour mourir.
Un monde sale donc, désespéré (un peu désespérant aussi du coup), et dont le seul éclair d'espoir pour Zizare sera sa compagne, Mivoix.
Je ne vais évidemment pas m'appesantir sur le récit, mais comme déjà dit plus haut, s'il y a de bonnes idées dans ce roman, je trouve le rythme du récit trop lent. Si le but est d'embourber le lecteur dans la narration pour lui faire ressentir la lourdeur de ce monde boueux, mea culpa, l'effet est réussi, mais ça ne m'a pas emballé.
Après, je suis peut-être un peu dur. Il y a un vrai travail sur la langue dans ce roman, l'Humanité survivante ayant établie ses propres mots pour décrire son nouvel environnement. La Malboire, évidemment, mais aussi le Grand Clapot (pour la mer) ou les Batras pour les créatures humainoïdes qui vivent dans les marais.
Je ne peux pas fondamentalement déconseiller ce titre, je pense vraiment ne pas être le bon public pour lui. Sans doute d'autres lui trouveront-ils plus d'attraits.
Créée
le 19 oct. 2018
Critique lue 235 fois
D'autres avis sur Malboire
Dès les premières pages de Malboire, j'ai eu le sentiment d'avoir affaire à un sacré niveau. La plume, la réflexion, la capacité à inventer tout un monde et la mentalité qui va avec à partir d'une...
Par
le 31 mai 2019
1 j'aime
Malboire nous présente un monde dont la terre est désolée, où les cultures peinent à survivre, où les animaux tombent malades et où l’eau est une denrée plus que rare que seule la pluie peut...
le 19 févr. 2019
1 j'aime
J'ai pas lu ce livre super vite, mais il y a des images très fortes, qui se sont gravées dans ma rétine et jusqu'au coeur. C'est un peu Mad Max (Fury Road) mais sous forme textuelle et plus...
Par
le 4 nov. 2019
Du même critique
Retour dans le Vieux Royaume pour Jean-Philippe Jaworski avec ce recueil de nouvelles en cinq textes. Selon un principe éprouvé maintenant depuis l'excellent recueil : Janua Vera, chaque récit est...
le 27 mai 2015
15 j'aime
Si vous pensiez que Robinson Crusoé ou que le personnage joué par Tom Hanks dans Seul au monde étaient des survivants, ce livre va vous convaincre que ce sont de pâles assistés comparés à Mark...
le 31 oct. 2014
12 j'aime
4
Voilà le mastodonte de la SF si on en croit son impressionnant palmarès dans le monde anglo-saxon. Jugez plutôt : Prix Hugo du meilleur roman 2014 Prix Arthur C. Clarke 2014 Prix Locus du meilleur...
le 27 avr. 2016
10 j'aime