Mange, prie, aime par Missbale974
Au départ,j’ai choisi ce roman car j’avais vu le film qui m’avait plu(je vous conseille de le voir avant sous peine d’être déçu car le roman est meilleur)et parce qu’une toute petite phrase avait retenu mon attention sur la couverture du roman « Changer de vie on en a tous rêvé…elle l’a fait »*.Moi plus que quiconque, j’avais cette envie(et je l’ai toujours d’ailleurs)et à défaut de pouvoir me rendre en Italie,Inde et Bali,je me suis dit que je le ferai à travers Elizabeth.J’oubliais presque le plus important,l’histoire est véridique l’auteure a vraiment fait ce périple et donc vécut ce qui est raconté.
Je me suis beaucoup reconnue en elle certes je n’ai pas de mari ni une belle carrière mais tout comme elle,je me pose des questions et surtout comme elle,je n’aimais pas ma vie et je ne savais pas quoi faire pour changer cet état de fait.Envie de tout quitter oui mais l’inconnu c’est prendre des risques,c’est l’insécurité alors que tout ce qu’on a déjà construit c’est confortable,rassurant et « acquis ».D’ailleurs,je ne sais même pas si j’aurai eu le courage de tout plaquer,rêver c’est facile mais agir beaucoup moins.Contrairement au film,la détresse d’Elizabeth est beaucoup plus éloquente et en devient une dépression dans le livre.A en pleurer toutes les nuits dans sa salle de bains pendant que son mari endormi ne se doute absolument de rien.Mais,une nuit Elizabeth a le déclic,elle atteint le point de non retour et demande à Dieu de l’aider.Je vous arrête toute de suite,l’auteure ne tente aucune conversion religieuse,elle est honnête c’est tout car ce soir là,Dieu lui a parlé et elle a écouté.J’ai beaucoup aimé sa franchise et la simplicité de ses mots sur cet instant et je pense qu’il parlera à chacun croyant ou non.Par ailleurs,Elizabeth est à mon sens la démonstration parfaite de la femme qui a tout pour elle:un bon mari,une jolie maison et une boulot d’enfer mais tout cela ne constitue en aucun cas une garantie au bonheur.Au cours de son cheminement spirituel et personnel,on découvrira en même temps qu’elle un précieux adage rempli de sagesse « Connais-toi toi-même ».Eh oui,ça peut paraitre simpliste mais l’auteure se rend compte qu’à 31 ans,elle ne connait pas qui elle est.Elle s’est empêchée de vivre certaines choses pour l’autre,pour les autres et puis,elle a fini par se dire « tan pis un jour peut-être ».Et ce regard que pose Elizabeth sur sa propre vie, nous amène à nous questionner sur la notre.On apprend en même temps qu’elle, à accepter moins de choses de son entourage,d’apprendre à dire « merde » et « non » plus facilement pour enfin lâcher prise et arriver enfin à être soi même.Et si c’était çà devenir adulte en fait?!D’abord s’aimer pour enfin pouvoir donner et aimer l’autre.
C’est un peu(beaucoup) le message que nous délivre ici Elizabeth Gilbert.En Italie,elle va redécouvrir le plaisir de manger d’ailleurs cette partie me rappelle le slogan d’un certaine marque de fromage « bien manger c’est le début du bonheur ».Et la gourmande que je suis ne vous dira certainement pas le contraire,j’ai salivé devant les spaghetti carbonara,je pouvais presque sentir l’odeur des pizza made in Italy.Je frissonnais de plaisir à l’évocation des glaces italiennes(les meilleures!!!).De chez moi,j’ai fait un voyage culinaire bellisima,j’avais aussi envie de parler italien parce que c’est très joli et que les Italiens accompagnent toujours leurs paroles avec des gestes et je me vois bien faire de même.Le livre 1 sur l’Italie reste mon passage préféré du roman.Le livre 2 fut moins savoureux et moins agréable car Elizabeth se retrouve dans un ashram en Inde pour se livrer entièrement à la méditation.Outre le vocabulaire relatif au yoga un brin compliqué pour un non initié,j’ai trouvé l’ambiance lourde et certains passages beaucoup trop lents voir épuisants.Mais il faut dire également que c’était la phase la plus difficile de son périple accorder son esprit avec son corps,aussi son ressenti est à l’image de l’exigence de l’exercice.Le livre 3 se passe en Indonésie « où même dans sa culotte Elizabeth se sentait différente »*.On retrouve à ce moment l’ambiance de l’Italie mais en plus exotique.Vous n’avez qu’une envie après avoir lu ce passage,prendre un billet illico presto pour Bali.Dans le regard de l’héroïne,j’ai vu un pays magnifique encore très traditionnel avec des personnages haut en couleur:Khetut le vieux sage ou encore Wayan la guérisseuse qui reconnait au genou d’une femme si elle a eu ou non des relations sexuelles récemment.On en apprend aussi beaucoup sur la culture balinaise,ils vivent en communauté et sont très croyants.Y a un passage de l’histoire qui m’a beaucoup marqué et touché,c’est lorsqu’on apprend que les nouveaux nés ne doivent pas toucher le sol avant leur 6éme mois car les balinais considèrent que les nourrissons sont « comme des dieux envoyés directement du paradis »*.J’ai trouvé çà très beau et très différent des religions occidentales qui considèrent le plus souvent le nouveau né comme un pécheur et que pour corriger cet état de fait,on doit le baptiser.Comme quoi même en étant à Bali et surtout loin de chez soi,on prend du recul sur sa culture sur sa façon de voir les choses et d’appréhender la vie.
C’est un beau voyage initiatique que nous délivre ici Elizabeth Gilbert.Se connaitre,s’aimer,positiver,voyager,prendre du recul,redéfinir ses priorités autant de choses qu’elle expérimente et nous avec pour le coup.A travers ses mots et son regard,le bonheur ne semble pas si difficile à atteindre comme si la recette de la vie ne tenait finalement qu’en trois verbes:manger,prier,aimer.
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