Tragédie antique
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le 2 sept. 2019
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Le tome 1, "Jean de Florette", m'avait déjà fortement impressionnée mais je dois avouer que ce second et dernier tome de la série "L'eau des collines" achève de me commotionner et c'est avec un véritable sanglot dans la gorge que j'ai tourné la dernière page, tard dans la nuit.
En trois mots : coup de cœur.
Manon, la fille du "pauvre Monsieur Jean", le bossu victime de l'ambition de ses voisins, n'a pas quitté les collines d'Aubagne à la mort de son père. Réfugiée avec Aimée et Baptistine dans la bergerie du Plantier, elle vit des ressources de Dame Nature et garde son troupeau de chèvres tout en recueillant les simples à vendre au marché. La sauvageonne incarne à merveille "le mythe du bon sauvage" dont la droiture va être corrompue par la société : la pure et innocente Manon garde en effet au cœur un solide nœud de rancune et de rancœur, support idéal à sa vengeance, à la fois nourrie de son amour filial et d'un profond besoin de justice.
J'ai adoré retrouver intacte l'ambiance unique de "Jean de Florette" ; une suite qui se dévore avec le même appétit. Le drame se fait véritablement tragédie grecque et chaque figure acquiert une dimension solaire ou maléfique. Si parfois les Bastides Blanches prennent les allures de certain village armoricain peuplé d'irréductibles Gaulois, l'auteur ne tombe jamais dans le cliché et conserve à chacun sa dualité, voire sa duplicité.
Je n'ai pas cherché à échapper à l’ascendant de la forte émotion qui m'a saisie en cours de lecture ; au contraire, j'ai pleinement apprécié le fait d'être presque physiquement transportée au cœur des collines surchauffées de Provence, avec une sensation de proximité presque palpable avec les protagonistes et les lieux du drame.
Un véritable régal.
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Créée
le 18 janv. 2016
Critique lue 490 fois
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