Chaque année une longue marche réunissant cent jeunes gens volontaires tirés au sort est organisée et chapeautée par LE commandant et promet au dernier marcheur survivant le GRAND prix, à savoir tout ce qu'il voudra. Survivant? Yeap. Les participants ne doivent pas descendre en dessous de la vitesse de 6 kms heure et en aucun cas s'arrêter sous peine de recevoir un avertissement. Trois avertissements et c'est la mort. Cette marche est suivie et observée par des milliers de spectateurs qui se placent le long des routes comme on s'installerait dans notre canap' devant un bon film. Une foule le plus souvent délirante qui harangue les concurrents de manière parfois violente.
On ne sait pas vraiment pourquoi cette marche est organisée si ce n'est que 99 garçons vont mourir avant que le récit ne se termine. Garraty est l'un des participants et c'est à travers lui que nous suivons cette marche macabre.
Ma première impression a été de trouver que le récit manquait de souffle. L'intrigue m'ennuyait et j'ai fini par me désintéresser totalement des marcheurs et j'ai terminé rapidement ma lecture. J'ajoute qu'à aucun moment je ne me suis identifiée aux participants. Une lecture au premier degré dont j'ai un peu honte. S'arrêter sur ce ressenti n'aurait pas été très malin.
Aussi quelques jours après avoir refermé le livre, j'ai pris le temps de réfléchir (cela m'arrive parfois) aux intentions de l'auteur et à la métaphore de cette histoire (la guerre, son absurdité, le manque de justifications des conflits, les méthodes de recrutement dans l'armée, le voyeurisme grandissant de nos sociétés...). Cela a changé ma vision des choses et m'a ouvert les yeux sur la symbolique de cette histoire et de ces protagonistes qui se sont progressivement transformés en automates inhumains et insensibles au point de pratiquement piétiner sans remord le cadavre de leurs camarades dans le seul but de continuer à avancer.