Il a tourné avec les plus grandes stars, Deneuve, Girardot, Mastroianni, Piccoli, Depardieu ou Tognazzi auxquels il a offert des rôles aussi marquants que controversés. Pourtant Marco Ferreri (1928-1997), l'un des plus importants cinéastes italiens de sa génération est aujourd'hui largement ignoré et ses films ne connaissent qu'une diffusion très partielle et dispersée. C'est donc avec reconnaissance que l'on salue la parution d'un essai signé Gabriela Trujillo dont le titre paradoxal, Le cinéma ne sert à rien, signale le caractère libertaire et déroutant d'une oeuvre où la provocation le dispute à un humanisme inquiet teinté d'absurde et de dérision.
Surtout connu pour La grande bouffe qui fit scandale en 1973, Ferreri est l'auteur de plus de 35 films qui sont autant de fables cruelles que l'historienne du cinéma remet en lumière en soulignant les thèmes et les obsessions qui les traversent: l'impossible recherche du couple, l'aliénation par les objets, la fin annoncée d'un monde vide de sens. Un petit livre passionnant qui espérons-le, donnera des idées aux éditeurs de DVD !