Marie-Antoinette par Moom
L'affiche annonce littéralement la couleur du film : du rose, et du mauvais. Du jeunisme, des anachronismes moisis, des erreurs historiques, et des macarons écoeurants. Un film frivole où Marie-Antoinette est dépeinte comme une Paris Hilton du XVIII, la levrette en moins.
Soyons positifs.
Les images sont splendides et les costumes exceptionnels. Or, quand on se permet de louer Versailles, le mérite est-t-il réellement présent ? Autrement, ce film est un excellent somnifère. Sofia Coppola, au-delà des limites que fixent la réalisation, ne s'est pas contentée de retranscrire avec exactitude l'ennui de la jeune reine, mais a également tenu à créer un lien empathique entre Marie-Antoinette et le public : il s'ennuie.
Après Lost in Translation, Sofia Coppola assume l'amour ostentatoirement sensible qu'elle semble porter à l'ennui. Et s'y distingue quand il s'agit de le filmer. Elle réussit avec cet « opus » à créer un film caractéristique d'une jeunesse qui se surestime, mais qui manque cruellement de culture et de subtilité. Magistral.