De retour à Barcelone, Oscar Drai se souvient. Il se souvient de ses quinze ans, de ses années d’internat dans un collège jésuite du quartier de Sarrià, de ses déambulations dans une Barcelone sur le point de mourir pour mieux renaître de ses cendres. Il se souvient surtout de sa rencontre avec Marina, l’amour de sa vie. Il se souvient aussi de Mihaïl Kolvenik, de la terrible résolution d’une énigme vieille de trente ans, dont désormais lui-seul sait le secret…
Avec Marina, Carlos Ruiz Zafon signe un roman d’une richesse, d’une beauté et d’une intensité rare. Nous ne dévoilerons rien de l’intrigue, captivante, mais tenons à souligner l’aisance avec laquelle l’auteur passe du registre sentimental au registre policier puis fantastique. Une description de Barcelone, tantôt ensoleillée et nostalgique, tantôt gothique et inquiétante, sert de toile de fond à l’histoire d’une rencontre amoureuse narrée avec pudeur, élégance mais profondeur. La mort, la dégénérescence, la folie hantent les pages de ce roman qui se finit pourtant sur un bouleversant rayon de lumière, celui de l’amour qui accepte enfin de se révéler à lui-même.
Un grand livre dont il faut saluer la réédition en collection jeunesse, le roman contenant toutes les qualités pour toucher le public adolescent (fluidité de l’écriture, suspense, mystère, intensité et sobriété de la narration et des descriptions), après avoir conquis à juste titre le lectorat adulte. Dans la postface, l’auteur explique qu’il cherche tout simplement à écrire des livres tels que ceux qu’ils aimaient dans son adolescence, mais qui puissent aussi continuer à l’intéresser à tout âge. Monsieur Zafon, vous avez parfaitement réussi.