Je faisais quelques recherches sur L'invasion des profanateurs de Jack Finney que je venais de terminer, quand je suis tombé sur l'anecdote qui dit que Finney aurait potentiellement plagié les Marionnettes Humaines de Robert A. Heinlein. Je voulais savoir de quoi il était question alors me voila parti pour une nouvelle aventure d'invasion-possession. D'ailleurs, nous pouvons davantage parler d'inspiration mais le terme de plagiat me parait, somme toute, un peu excessif.
Quoiqu'il en soit, l'oeuvre de 1951 offre une lecture très plaisante où les trois personnages principaux ne sont ni vraiment sympathiques ni véritablement antipathiques. Aussi, je n'étais pas dans une identification pure mais dans une forme de curiosité qui s'avérait toujours titillée. Je me demandais, dans un premier temps, qu’elle était cette chose qui transformait le comportement des gens; et je ne fus pas dessus. Je m'imaginais une bestiole à la fois petite, répugnante et rapide tel l'alien de Ridley Scott qui viendrait cette fois-ci s'agripper au dos de sa victime pour mieux prendre possession de son âme et de son être. Une espèce vivante monstrueuse qui me rappelait étrangement d'autres plus terrestres.
Il est incroyable, tout comme dans l'ouvrage de Finney, de voir à quel point la narration perdure et fait écho à différents éléments qui structurent encore nos sociétés actuelles. L'oeuvre se voit alors être d'une intemporalité exceptionnelle comme si le temps n'avait finalement aucune d'emprise sur les histoires de Science-Fiction inventées, comme si l'homme n'apprenais jamais de ces erreurs ou de ces outrances.
Le récit, s'il manque parfois de subtilité et/ou de finesse, s'il est parfois plus frontal et donc plus accessible dans sa lecture, est une grande réussite, se positionnant dans le haut du panier dédié à la littérature d'un genre longtemps considéré comme un simple divertissement pour pré-ados ou perçu trop compliqué.