Depuis des années que je souhaite découvrir Pagnol, après avoir vu quelques passages de films, avoir eu droit à des répliques cultes que je n’avais jamais lues ou vues dans leur contexte, et, enfin, j’ai passé le pas. Et sincèrement, je regrette de ne pas l’avoir fait avant ! Cette pièce est une véritable perle, elle est tout bonnement irrésistible. Les personnages sont tellement attachants, tellement vrais, les dialogues sont drôles ou sérieux quand il le faut, les expressions et le fait de lire avec un accent marseillais dans la tête donne tellement de relief et de personnalité au texte, c’est juste une vraie merveille.
« PANISSE : Justement. Un bateau qui a une hélice à chaque bout, c’est un bateau qui marche toujours à reculons. Il n’a pas d’avant ton bateau. Il a deux culs. Et toi, ça fait trois. »
On vit le texte, à aucun moment on se demande qui parle parce qu’on n’est jamais perdu et j’adore le décor choisi. Ne connaissant que quelques répliques, je ne savais pas trop ce que j’allais trouver, si j’allais lire une sorte de farce, mais j’ai été ravie de découvrir qu’il y a une histoire profonde derrière le quotidien des personnages et j’ai adoré voir les sentiments qui se battent dans la tête de Marius. Un choix terrible et je ne le comprends que trop, il a besoin d’aller au bout de ses rêves pour vibrer et se sentir vivant, mais il y a autre chose qui entre dans sa vie... Et quelle chose !
J’ai été totalement séduite par le style de Pagnol et je me réjouis de découvrir ses autres œuvres au plus vite, en commençant par la suite de sa trilogie marseillaise fraîche à respirer les embruns marins du port.
« CÉSAR : Quand on fera danser les couillons, tu ne seras pas à l’orchestre. »