Egal au précédent... mais plus long.
On avait laissé les protagonistes dans le refuge d'Hiroko après le déchainement météorologique qui suivit la chute de l'ascenseur spatial en 2061. Mars la Verte reprend les protagonistes une cinquantaine d'années plus tard.
Le récit reprend au refuge d'Hiroko, un dôme de glace invisible pour les compagnies, où vivent les enfants qu'Hiroko a élevé in vitro, et qui sont la première génération d'enfants martiens. Le récit s'attardera sur deux d'entre eux, Jackie et surtout Nirgal, fils de Boone qui semble avoir un pouvoir calorifique (rien de spectaculaire, mais bon).
L'histoire suit principalement ce qui reste des Cents Premiers, qui se cachent et sont désormais 37. Tous vivent dans la clandestinité, ou profitent des failles de sécurité pour se créer de nouvelles identités. Un réseau de refuge désunis vit en autarcie, tandis que les transnationales continuent à piller Mars et qu'un nouvel ascenseur est créé. Sur Terre, la situation devient de plus en plus critique à cause de la surpopulation, de la décadence de l'ONU face aux transnationales. Une firme, Praxis (qui évoque un peu Apple) va envoyer un employé prendre contact avec la résistance pour l'aider à s'organiser. Mars verdit peu à peu : des mousses apparaissent, et la calotte commence à glisser vers ce qui peut devenir des mers.
Voilà pour les principaux éléments sous-jacents de l'intrigue. Le plus plaisant est peut-être l'évolution des personnages : Sax est probablement le plus attachant du lot, qui se redécouvre scientifique et se spécialise en botanique. Ann est troublante, vu que son comportement peu compréhensible s'explique un peu par son exposition aux radiations. C'est également suggéré pour Coyote. Je regrette qu'on ne voit pas plus Nadia.
Le livre est construit comme le précédent : les cinquante dernières pages sont un "climax" très prenant. Dommage qu'en cours de route, certains passages sur les difficultés d'organisation de la résistance ou la situation préoccupante de la Terre n'apportent pas grand-chose et soient un peu lassant.
Une autre chose que je reprocherais, c'est l'utilisation jusqu'à plus soif du motif paysager. Entendons nous bien : Robinson a un vocabulaire d'une précision extraordinaire dans tous les domaines, notamment la géologie. Mais quand il veut dépeindre la nostalgie de ses personnages, il les envoie prendre un verre en terrasse en fin de journée et regarder le ciel de Mars passer du bleu à l'indigo. La première fois, cela émeut. La dixième, déjà un peu moins.
Difficile de ne pas comparer cet opus au premier. Je m'attendais à être un peu déçu, mais ce n'est pas vraiment le cas : la série reste à son niveau, c'est-à-dire celui d'un cycle de hard science prenant et crédible, avec de la géopolitique et quelques scènes d'actions sympas.