Troisième roman que je découvre de Jack London après avoir lu L'Appel de la forêt (mon préféré de l'auteur) et Croc-Blanc. Martin Eden est le roman qui est considéré comme étant le plus autobiographique de l'auteur.
A la conclusion de la lecture du livre, on ne peut évidemment qu'être d'accord tant il existe des similitudes entre Jack et Martin dans leur parcours de vie. Mais le roman n'est évidemment pas intéressant uniquement que par ce point de vue.
Martin Eden est un roman sur la différence des classes. Sur l'hypocrisie de la classe dominante. En s'amourachant d'une dame de la haute société, Martin va vouloir tout faire pour réussir et cette réussite passe par la personne qu'il veut être. Et non par une réussite nécessairement sociale. "Fais-toi une situation" lui dit-elle, alors qu'elle ne croit pas en ses capacités d'écriture.
Et puis le succès arrive et Martin devient Eden. Il est invité par les personnes qui ne l'aimaient pas et le considéraient comme un nul. Et pourtant lui n'a pas changé. Mais sa situation bien. On ne devient quelqu'un aux yeux de ces gens que lorsqu'on a une situation. La critique est acerbe mais fondamentalement, assez juste.
Je regrette surtout la longueur de certains passages dans le livre et le côté répétitif, naïf de Martin dans une partie du livre, qui cherche avant tout à n'aimer que Ruth. Et je regrette encore plus le final du bouquin. J'aurais eu envie de dire à Martin mais également à London que la vie est faite de ce genre de déception, que ce que Martin avait vécu n'était pas de l'amour. Et il y a un refus de se relever après la déception qui ne figure pas dans mon tempérament.
Dommage donc car de manière générale, le livre est très bien écrit et le fond concernant la différence des classes est bien réussi.