Une copine : – J'sais pas quoi lire, vous me conseillez quoi ?
Moi : – Martin Eden de Jack London !
Copine : – J'veux du léger, pas des livres qu'il "faut avoir lu".
Moi : – … c'est si triste de passer à côté de ce roman et de ne jamais le regretter, juste par ce que son auteur fait partie des classiques, souvent répertorié en littérature jeunesse, qui plus est.
Oui, 1909 ça date, mais ce livre fait très vite oublier ce genre de détail.
C'est un souvenir ni désagréable ni totalement souriant que j'avais de son auteur, que l'on m'a forcé à lire au collège, avant de le redécouvrir totalement à travers Martin Eden, un roman définitivement adulte, que l'on voit à tort comme une autobiographie alors que l'auteur s'en est défendu de son vivant.
Le jeune et intrépide Martin tombe amoureux d'une jeune bourgeoise intellectuelle.
L'amour fausse souvent le jugement : le voilà encouragé à réussir par les études, à se surpasser intellectuellement pour gagner l'estime d'une classe sociale qui ne manque pas de lui rappeler la misère de son milieu. Lui-même finit par avoir des rapports ambigus avec ses semblables.
Bref, un parcours barbant à résumer en quelques lignes, mais grisant à lire d'une traite.
London nous embarque sans demi-mesure dans le roman d'une vie, dans un style simple, sans sophistication.
Pas de mise en scène inutile, il va droit au but, il nous tient en haleine, et en quelques pages, on admire Martin, et on l'encourage.
Mais personne ne croit vraiment en lui, ah les hypocrites, les snobs, les bourgeois imbéciles !
Un roman bouleversant lorsqu'on arrive à saisir tout le bouillonnement qui s'empare de Martin Eden, bien décidé à atteindre la vie qu'il se destine, coûte que coûte.
Magnifique roman initiatique et intemporel.