Ce roman contient tout ce que je recherche dans une lecture. L’aspect autobiographique est omniprésent, mais il serait bien trop réducteur de résumer Martin Eden à cela. Cette œuvre va bien au-delà.
J’ai beaucoup aimé – sans surprise – le personnage de Martin Eden. Son esprit critique est vraiment remarquable. On pourrait le trouver pédant ou trop centré sur lui-même, mais pour moi, c’est juste un homme avec une intelligence débordante. Une intelligence avec un grand “I”. Et quand on y ajoutes une discipline de fer, forcément, ça finit par payer ! Rien n’est plus motivant que de voir quelqu’un partir de rien et réussir grâce à son travail acharné.
Qualifier le sommeil de « voleur de vie », c’est fort. La détermination de Martin est exemplaire. Certes, il est parfois radical, mais les résultats sont là, on ne peut rien lui reprocher… mais tout de même, à quel prix ?
Ce qui m’a vraiment plu, c’est aussi le côté philosophique du roman. Martin est un adepte de Spencer, et le lecteur est plongé dans le monde sociopolitique de l’époque. On découvre à travers lui les idées de Nietzsche, les mouvements validistes, le monisme, l’idéalisme, l’individualisme, et bien sûr le socialisme.
Même si Martin Eden peut paraître condescendant par moments, il apprend vite et sait ce qu’il vaut. Il n’est pas là pour faire jouer au faux modeste. Je ne vais pas dire que je me reconnais en lui – ce serait un peu prétentieux – mais moi aussi, je déteste devoir parler avec des gens que je n’estime pas. Mais j’ai 20ans. Suis-je donc juste un jeune adulte un peu trop sûr de lui, condamné à la désillusion, ou un génie incompris ? Le temps me le dira.
Je termine avec une réflexion qui, je trouve, résume très bien la fin de l’œuvre : “Celui qui ne sait pas qu’il ne sait pas est plus heureux que celui qui sait qu’il ne sait pas.”