Aux premiers abords, on pense se trouver face à un roman policier assez commun lorsque le corps d’une jeune fille est retrouvé dans un chancre industriel, près de la ville de Split, en Croatie. Pourtant, ce point de départ ne va pas mener à une enquête classique, bien loin de là.
Rendez-vous à Split, une ville croate vivant du tourisme une bonne partie de l’année. Par « Mater Dolorosa », on est bien éloigné des paysages féeriques des cartes postales. Lorsque les touristes s’en vont, cela laisse place à une cité assez morne et endormie. Les alentours de la ville sont envahis d’anciennes grosses industries abandonnées et les stigmates de l’époque communiste sont encore bien présents.
Segmenté en six parties, les chapitres sont consacrés à chacun des trois protagonistes principaux : Inès, travaillant à la réception d’un hôtel, Katja, sa mère, qui s’occupe de son foyer et de son fils, Mario ainsi que Zvone, un jeune enquêteur qui va se voir confier une enquête au sujet du meurtre d’une adolescente, fille d’un éminent médecin.
Une certaine déconvenue peut donc menacer le lecteur. D’abord de connaître rapidement le nom de l’assassin et ensuite, par la mise en place modérée de l’intrigue. Pour terminer, ce qui m’a personnellement désarçonnée quelque peu est la fin de l’histoire laissant certaines portes perméables octroyant ainsi une fin ouverte, à la convenance des lecteurs.
Bien loin des ficelles traditionnelles du polar, l’auteur, Jurica Pavičić se pose la question du cas de conscience : jusqu’où peuvent aller les gens afin de défendre les leurs, comment cela peut finalement détruire les liens… Toute cette intrigue prend place assez posément, bien loin des page-tuners qu’on peut rencontrer donnant un rythme un brin lent et plus tourner vers la psychologie des personnages.
En bref, en matière d’originalité, si vous souhaitez un peu sortir des sentiers battus, ce livre est fait pour vous !