Comme quoi il faut se méfier des préjugés
Voilà un livre que j'ai commencé avec un sacré paquet d'a priori. "Fille de", donc pistonnée, donc forcément sans talents, le demoiselle Lévy. Mais le thème de ce roman m'intéressait beaucoup, donc je l'ai lu, "pour voir".
On peut reprocher à ce roman un certain nombre de choses : c'est forcément un peu nombriliste (en même temps, c'est son histoire) ; et par rapport à ce qu'elle disait en interview quand elle en faisait la promo, la thématique du rapport à la maternité et à la filiation n'est pas très creusée (on reste dans du descriptif). Le côté "coterie intellectuelle française" peut agacer, mais elle peut difficilement raconter son enfance sans évoquer le milieu de ses parents. Et l'auteur - personnage elle-même peut repousser par certains aspects.
Bref, un roman qu'on peut aimer ou pas. Mais force est de constater que Justine Lévy a du talent. L'écriture est belle et parfaitement maîtrisée. Elle sait trouver les mots justes pour décrire les différents sentiments qui la traversent ; je pense notamment à une scène où elle se dépeint en pleine crise, où elle arrive à rendre avec justesse cette sensation d'étouffement, à la limite de la folie. On se laisse vite emporter par ce récit, même si les sujets abordés sont intimes et plutôt sombres.
Une vraie surprise pour un beau moment de lecture.