Mécomptes de fées est la deuxième aventure des Sorcières de Lancre. Cette fois, la petite troupe formée dans le tome précédent embarque pour le lointain royaume de Genua pour régler des affaires de bonnes fées.
La parodie est toujours le fil conducteur, et elle est cette fois au coeur même du récit, puisque certains des contes connus de tous sont singés sans vergogne. Le sujet traité, celui des contes et de leur héritage, est bien plus accessible que les aventures Shakespeariennes du tome précédent, ce qui permet au lecteur de ne pas trop se perdre dans des références parfois un peu obscures.
Ce tome-ci met du temps à démarrer, malgré ses prémisses engageants. Les quelques scènes à Lancre posent le décor, puis les pastiches se succèdent sans réel lien entre eux. Mais alors que l'ennui pointe le bout de son nez, le récit redémarre et s'accélère progressivement jusqu'à un final explosif.
La deuxième partie du livre est un régal de trouvailles délicieuses, dont la plus efficace reste sans doute celle qui concerne Gredin, le chat de Nounou Ogg. Les scènes qui le mettent en avant en bout d'aventure sont absolument hilarantes et font instantanément penser aux péripéties de ce bon vieux Gaspode (autre personnage secondaire savoureux du Discworld). Et comment ne pas citer la scène du jeu de cartes, un chef d'oeuvre d'humour dont seul Pratchett a le secret. 10 pages de génie servies par des répliques piquantes d'une Mémé en grande forme. Et comme d'habitude, Pratchett vient presque nous tirer les larmes lorsque les enjeux de l'histoire se dessinent et que les idéaux s'affrontent. Toute la fin du livre est un délice.
Mécomptes de fées met du temps à démarrer, mais l’aboutissement vaut sans problème les quelques détours pris par l’intrigue. Cette seconde aventure installe définitivement les Sorcières de Lancre dans le coeur du lecteur grâce à son humour au poil et son histoire beaucoup plus profonde que ce que sa première partie suggère.
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La plupart des sorcières ne croient pas aux dieux. Elles savent que les dieux existent, bien entendu. Elles traitent même avec eux à l'occasion. Mais elles ne croient pas en eux. Elles les connaissent trop bien. Ce serait comme croire au facteur.
C'est l'originalité des amateurs de sagesse : où qu'ils se trouvent, ils cherchent toujours la plus éloignée. La sagesse est une de ces curiosités dont l'importance semble s'accroître avec la distance.
Tout ce que veulent les contes, c'est une fin heureuse. Pour qui ? Ils s'en fichent.