Ahhh les Sorcières de Lancre ! Ma plus belle découverte Pratchettienne de l'année. Ce trio, atypique et complémentaire, se confronte aux contes de fées et autant dire que cela a inspiré l'ami Terry. Non content de revisiter les classiques comme Cendrillon, le Petit Chaperon Rouge ou encore La Belle au Bois Dormant, l'auteur humoristique nous parle de la perception qu'ont les gens de l'étranger (et quand c'est Mémé qui perçoit, c'est corrosif bien comme il faut !) tout en y intégrant de la corrida, de l’absinthe, de l'entraînement ninja ou encore du poker et du vaudou. Bref, il y a de quoi faire.
La vision de Pratchett sur les contes est intéressante puisqu'il nous amène à nous interroger sur la finalité et l'intérêt de ces oeuvres...pour leurs protagonistes. Bah oui, le "et ils vécurent heureux" n'est que foutaise et au fond il est logique que le prince et la princesse connaissent, après le happy end, les aléas tumultueux de la vie de couple ou encore la joie ineffable d'élever une chiée de gosses insupportables. C'est cette réflexion qui sera amenée à travers la fonction de "marraine fée" dont hérite Magrat.
Ce 3e livre consacré aux sorcières nous emmène à Genua, loin d'Ankh Morpork, et au delà des personnages issus des contes on croisera une flopée de nouvelles têtes bien sympathiques dont une que Mémé ne connaît que trop bien...Les thèmes sont variés, le dépaysement est assuré, les réflexions sont bien présentes et les fulgurances WTFesques sont légion. Je dirais même que le tome est un peu trop chargé. Comme Nounou. Mais bon, on ne va pas s'en plaindre !