me, myself, the world and others
Fascinant tournant transcendantal dans l'aveuglement hyper-créateur de formes de la méthode cartésienne - où Husserl se heurte au "pour-moi" et au "mien" de la première Méditation pour le référer sans y chercher plus à un ego.
La méthode est phénoménologique, l'inspiration, cartésienne, et l'objectif, dans l'esprit de celui de Descartes, une refondation de la science sur des bases apodictiques (de droit : dont l'être soit nécessaire et le non-être impensable), laquelle vient se heurter d'emblée sur un ego comme son point d'ancrage.
Mais alors que Descartes avait besoin de l'Infini (et de la force de la lumière naturelle) pour sortir du point de cogito trouvé en bordure d'abîme (ces eaux de haute-mer en lesquelles il se voir tourneboulé au début de la deuxième Méditation), Husserl n'a besoin que d'une analytique de l'évidence et la fondation de l'intersubjectivité.
Ouvrage d'une belle virtuosité et, comme toujours chez Husserl, cette sensation extraordinaire d'un work in progress aux conclusions toujours provisoires, aux découvertes en train de se faire. Le tout mêlé à une très haute exigence de la tâche du penseur et de la pensée.
Sans doute à lire avant les Ideen et probablement avant les Recherches Logiques. Du moins si les questions transcendantales (= relatives à l'élucidation de la constitution des formes et modes de la connaissance, plutôt qu'à leur usage direct et non critique quant à leur conditions de possibilité) ont pour toi le moindre intérêt.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Philo et Phénoménologies