Depuis toujours, j'ai soutenu Ingrid Betancourt dans son calvaire. Lorsqu'elle a été enfin libre après six ans et demi de captivité dans la jungle Colombienne aux mains des FARC, elle a entrepris de raconter l'enfer. Sa vie d'otage se trouve dans ce livre essentiel. Elle nous raconte tout, ses tentatives d'évasion, ses chaines autour du cou, elle se souvient des moindres détails, elle trace de magnifiques portraits de ses geôliers et nous décrit l'indicible avec pudeur... Elle avait depuis longtemps choisit le titre de son témoignage. « Même le silence a une fin » est un vers qu'elle a emprunté au poète chilien Pablo Neruda. Son père le lui lisait, enfant.
Ce roman se lit comme un polar, d'une traite. La seule différence est qu'en refermant ce gros pavé, on ne l'oubli jamais. Ces mots décrivent méthodiquement sa vie d'otage entre les mains de jeunes gens engagés dans une guérilla sans fin. Mais entre les lignes, on devine et comprend au fil des pages que cette expérience l'a profondément changée. Elle le raconte avec ses mots. "Dans l'exercice de la liberté retrouvée, il y a ce besoin de ne plus avoir peur d'être jugée." Mais c'est dans la vraie vie que cela se voit et s'applique. Ingrid Betancourt est devenue écrivaine.
Je vous conseille vivement de prendre le temps de lire ce roman. Vous en ressortirez à votre tour changé... Peut être même que vous aussi, vous n'aurez plus peur d'être juger...
En tout cas, en refermant ce livre, je me sent encore plus fier et heureux d'avoir continuellement soutenu cette belle rebelle.