Même les cowgirls ont du vague à l'âme par Nina in the rain

Alors celui-là, c'est un conseil de client et de libraires. Une cliente qui vient faire une commande dans une librairie, qui a « even cowgirls » dans son adresse mail. Un libraire qui reconnaît le bouquin dès qu'elle donne ladite adresse. Une deuxième derrière qui me dit en le sortant du carton (quelle coïncidence ! ) « ah celui là il est génial ! » et un troisième qui le pose sur une table en ajoutant « oui moi aussi je l'ai adoré ». Quand un roman fait l'unanimité d'une librairie, franchement, je fonce.

Pourtant, franchement, on partait mal. « Le chef d'œuvre de la contre-culture américaine » lis-je en quatrième de couverture. Non mais, franchement, Gallmeister, ça va pas bien ? Franchement, si on ne m'avait pas poussée, rien qu'à lire cet exergue j'aurais reposé le bouquin. La contre-culture, ça veut dire quoi ?

une contre-culture est une sous-culture partagée par un groupe d'individus se distinguant par une opposition consciente et délibérée à la culture dominante

Non, franchement, on peut dire éventuellement que c'est sorti de l'imaginaire underground, que c'est une réminiscence de la Beat Generation, mais une émanation de LA contre-culture américaine ? Il n'y en a qu'une seule ? C'est un peu l'inverse de la définition, non ?

Bref, une fois passé ce petit moment d'énervement linguistique, on rentre dans cet OVNI de la littérature où l'auteur s'en prend autant à son lectorat que moi à vous. Il parle plus à ses lecteurs qu'à ses personnages d'ailleurs, ce qui donne une impression bizarre d'inclusion dans le roman. A côté de ça, une histoire complètement barrée avec une héroïne obsédée par l'auto-stop, un ranch autogéré par une bande de filles qui ont toutes un objectif différent pour cet actes qu'elles s'accordent à trouver hautement politique, et quelques mecs qui passent par-ci par-là, jamais vraiment à leur avantage.

On prend son temps pour lire ce roman, il est difficile de se plonger en apnée dedans, probablement parce qu'on prend un peu trop d'uppercuts pour notre tranquillité. Mais au final on en sort avec cette bizarre impression qui nous fait dire « wow, ça c'est du roman » et éventuellement ensuite sauter sur tous ceux qui passent pour leur hurler « t'as lu « Même les Cow-girls ont du vague à l'âme ? » ce qui prouve une grande agilité linguale.

Alors, toi, t'as lu Même les Cow-girls ont du vague à l'âme ?
Ninaintherain
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le 27 mars 2012

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