Voilà un roman ancien d'Alastair Reynolds (2006 quand même), qui n'avait jamais été traduit en français jusqu'ici, malgré son prix Locus. Un oubli désormais réparé.
Le récit se passe au lendemain d'une guerre spatiale qui a opposé deux groupes religieux. L'héroïne se réveille dans un vaisseau-prison qui a dérivé dans l'espace pendant des siècles, espace qui semble avoir été déserté par l'Humanité dans l'intervalle. Le problème, c'est que le vaisseau transportait des prisonnier.es des deux camps, condamné.es pour crime de guerre.
Va se poser alors la question de la cohabitation à bord, du nécessaire travail d'amnistie, mais aussi à terme celui de la préservation des savoirs de l'Humanité, quand les passagers vont s'apercevoir que les banques de données du vaisseau sont corrompues et s'effacent petit à petit, les privant des savoirs et connaissances nécessaires pour leur survie d'une part, et à la préservation de la culture humaine d'autre part.
Bien que le texte soit bref (environ 200 pages), il brasse beaucoup de questions, et avec un certain talent. Je n'en dirais évidemment pas plus, mais la solution apportée au problème et mémoriel, et de réconciliation est maligne et très belle.
Un chouette petit texte, qui aurait pu trouver sa place dans la collection du Bélial "Une heure lumière".