Heureusement qu'il est bon peintre, le bougre.
Giorgio de Chirico est le type le plus imbu de lui-même qu'il m'ait été donné de lire. Frustré, geignard, il règle ses comptes avec les surréalistes (qui l'ont tout d'abord admiré avec la plus grande ferveur avant de le conspuer, dès le moment où il s'est mis à faire des tableaux moches) dans une grande entreprise de justification malhonnête. On a l'impression d'avoir affaire à un gosse signalant à sa maman (soit: toi, moi, malheureux lecteur, en l’occurrence) que les autres sont méchants et qu'il a fait tout juste. A lire d'urgence, donc, tant la prétention exemplaire du bonhomme laisse pantois: votre propre orgueil en sera tout relativisé.