Avec ces Mémoires d'un gentilhomme corsaire, nous voici littéralement propulsés dans le monde de la piraterie du début du 19ème siècle. Nulles fioritures scénaristiques ou littéraires ici, nul édulcorant à la sauce hollywoodienne, non, ce sont les souvenirs on ne peut plus réalistes et bruts d'Edward John Trelawny, un des plus célèbres corsaires britanniques, mort à 88 ans au fond de son lit.
A la manière des romans de Jules Verne, le récit du Corsaire se découpe en chapitres d'une vingtaine de pages au début desquels quelques mots clés annoncent le "programme". Et ces aventures sont tout à fait passionnantes : ça chasse à bâbord, ça attaque à tribord, il y a des princesses arabes et des pirates malais, il y a des typhons et des mutineries, des trésors et des morts affreuses... Un mélange de Conrad pour les paysages maritimes et de Stevenson pour les personnages.
Et ce sentiment paradoxal, plusieurs fois en cours de lecture, que la réalité est parfois plus incroyable que la fiction la plus imaginative.
Autre régal de ce livre par ailleurs intéressant sur le plan historique, les personnages secondaires ! Avec deux coups de cœur. Le premier pour un médecin hollandais du doux nom de Van Scolpvelt, qui officie sur le navire et terrifie littéralement les membres de l'équipage avec sa propension à faire passer de vie à trépas le moindre blessé en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
Et un corbeau aussi teigneux que vindicatif que le tout jeune Trelawny défie en duel dans une bagarre à la vie à la mort qui ouvre le récit de la façon la plus réjouissante qui soit.
A découvrir !