Que dire d'un roman auquel on n'a attribué que deux maigres étoiles et qu'on a bien failli abandonner, alors que certains lui en ont décerné cinq agrémentées d'une analyse élogieuse et intelligente (enfin, je crois) ?
Déjà que c'est une bonne chose pour les auteurs qu'ils puissent toujours trouver un public et que leur travail soit récompensé d'avis positifs...
Ensuite, juste un ressenti personnel : après deux cents pages d'autofiction pas forcément inintéressantes ni désagréables bien que parfois déjà un peu difficiles d'accès et déroutantes - mais bon, c'est justement une approche et un style qui collent bien à Jim Carrey, acteur comique déjanté à l'imagination délirante mais traversant une crise existentielle à tendance dépressive... tout comme plusieurs de ses collègues d'Hollywood, d'ailleurs, dont les apparitions ne manquent pas de sel et font sourire -, le dernier tiers est pour moi un salmigondis indigeste et interminable de pseudo science-fiction, une succession de passages répétitifs, à la longue ridicules et risibles autant que profondément ennuyeux, auxquels je n'ai malheureusement trouvé ni intérêt, ni sens, ni message, ni projet, ni analyse intelligible (mais le fait d'avoir survolé un mot sur trois ou quatre le long des soixante dernières pages explique certainement cette absence de compréhension de ma part).
Ceux qui s'attendent à retrouver une histoire, des références ou un style à l'image du Jim des comédies ou spectacles de ses débuts, mais même aussi ceux qui ont autant été touchés par l'émotion et les failles existentielles du Carrey de Eternal sunshine of the spotless mind ou de la série Kidding, risquent d'être peu convaincus voire déçus par ces Mémoires flous et se trouver fort circonspects face à ce roman inclassable et exagérément décalé et délirant, en particulier dans ses cent dernières pages.