Merci, Jeeves
7.8
Merci, Jeeves

livre de P. G. Wodehouse (1934)

Je m'attendais à aimer davantage ce livre, le premier de la série des Jeeves que je rencontre. J'avais lu mon premier Wodehouse il y a six mois et j'avais positivement adoré. Je suis donc un peu surpris de ne pas complètement adhérer à cet opus, souvent brillant mais un peu trop théâtral à mon goût....


Jeeves, c'est un personnage emblématique de l'oeuvre de Wodehouse, dont l'écriture comique est marquée par ce personnage typiquement anglais du gentleman's gentleman, c.a.d le major-d'homme. En plus d'accomplir ses fonctions de serviteur, Jeeves ajoute à ses devoirs celui de régulièrement tirer d'affaire son patron, Bertram Wooster, gentleman maladroit qui s'enfonce dans des situations rocambolesques. Stoïque, mélangeant flegme et ruse, doué d'une culture encyclopédique (le nom du moteur de recherche Ask.com a longtemps été "Ask Jeeves"), Jeeves est l'homme qui résout les problèmes dans un monde aristocratique et surtout argenté qui offre bien des occasions de rire. Il faut noter l'ironie qui veut que le premier roman où figure Jeeves commence par ce dernier donnant... sa démission :-) On remarquera aussi que Wodehouse a quitté l'Angleterre pour faire des USA sa patrie d'adoption et que donc des Américains fortunés sont souvent au programme, je crois (j'avais adoré Uneasy money, qui se passe aux States)


Ce livre propose ainsi une situation complexe qui fait de Bertam Wooster, le gentleman, un personnage chahuté entre un américain atrabilaire , une femme qui veut l'épouser mais en aime un autre, un major-d'homme serial killer , des évasions à la nage etc, etc... Wodehouse s'en donne à coeur joie avec les situations, et chaque chapitre se termine sur un coup de théâtre. Je dois dire que la complexité du scénario se réduit en fin de compte à l'irruption surprise (et à répétition) d'un personnage, accompagné d'humour slapstick et de malentendus croquignolesques. C'est d'autant plus amusant que le style et le phrasé de Wodehouse, guindé et sous-entendu, convient très bien au burlesque. Stiff upper lip and all... Hélas, en dépit de pas mal d'invention au départ, le sujet s'épuise dans la répétition, et dernier tiers du livre devient un peu lassant.


Content d'avoir lu Jeeves enfin, pas si impressionné par ce volume précisément je crois, mais c'est une lecture marrante et agréable et je ne suis pas déçu au point de ne pas en chercher un autre dans les plus brefs délais...Je ne peux que recommander de découvrir Jeeves :-)

nostromo
7
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le 2 oct. 2015

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nostromo

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