Mercy, Mary, Patty
6.9
Mercy, Mary, Patty

livre de Lola Lafon (2017)

J'apprécie beaucoup Lola Lafon ; j'avais adoré son roman précédent "la petite communiste qui ne souriait jamais" (note 9/10), excellent roman.
D'ailleurs après Nadia Comaneci Lola Lafon a le chic pour nous dénicher des héroïnes, complexes et difficile à cerner.
Cette fois ci l'auteure tisse son roman autour de Patty Hearst fille et petite fille de milliardaires, enlevée en 1974 par un groupe d'extrême gauche la SLA et qui prendra fait et cause pour ses ravisseurs, refusera d'être libérée, rejoindra la SLA, participera à des braquages, sera arrêtée et fera ensuite machine arrière lors de son procès.
Un sujet intéressant mais qui à l'inverse du roman sur la gymnase roumaine n'est là qu'en toile de fond pour nous raconter l'histoire de trois femmes toutes trois ayant suivi l'affaire Hearst au moment des faits ou plus tard.
Ce roman qui alterne passages liés à l'affaire Hearst et fiction est bien traité et en fait est captivant.
Je ne rentre pas trop en détail concernant l'histoire liée à ces 3 femmes : la professure américaine, Violaine son assistante et la narratrice pour ne pas trop dévoiler l'intrigue.
J'aurais trois petites critiques à faire:
- le vouvoiement de la narratrice (dont on se sait trop rien au début du roman) à une professeur Gene Neveva, américaine ayant vécu en France et avec un passé chargé de féministe et de gauchiste pas toujours dans la doctrine , ce vouvoiement sous forme de lettre est un peu difficile à suivre et perd en clarté, surtout qu'il intervient dès le début du livre.
- le personnage de Violaine une lycéenne embauchée par la prof américaine pour lui servir d'assistante n'est pas toujours vraiment crédible, surtout par rapport au travail demandé (classement, traduction et compréhension psychologique de Patty Hearst)
- enfin certains passages sont un peu confus et fouillis et on se perd parfois sur un plan chronologique.
Malgré ces légères critiques reste que l'histoire est passionnante, bien traitée, qu'on arrive à bien cerner le personnage de Patty Hearst sans arriver à ce faire une idée très précise sur son cas : lavage de cerveau ou libre ralliement à la "cause" (mais d'ailleurs la principale intéressée est-elle elle-même capable de fournir une réponse, le mystère reste entier, libre à chacun de se faire son opinion et Lola Lafon ne prend pas position, à près tout est-on vraiment libre de tous les actes de notre vie ? Pouvons nous librement quitter notre route ? Cette route l'a t-on tracée seul ou l'a t-on tracé pour nous ? Vastes questions)
A travers l'histoire croisée de trois femmes qui ont pour lien commun l'incroyable affaire Patty Hearst Lola Lafon montre bien la complexité des gens, le doute qui les habite, leur diversité, leur dualité...
Le côté psychologique est bien cerné et apporte un plus au roman
Encore un bon livre à lire.

nico94
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste La littérature au féminin

Créée

le 23 juil. 2018

Critique lue 416 fois

3 j'aime

5 commentaires

nico94

Écrit par

Critique lue 416 fois

3
5

D'autres avis sur Mercy, Mary, Patty

Mercy, Mary, Patty
Nadouch03
4

Déception...

Voilà typiquement le genre de lecture qui me laisse perplexe : au départ, un livre qui a tout pour plaire (bonne idée de base sur un fait réel, qualités littéraires de l'auteur indéniables), et puis...

le 22 nov. 2017

5 j'aime

2

Mercy, Mary, Patty
lireaulit
6

Ravie...

Allons à l'essentiel : l'affaire Patricia Hearst m'a passionnée. Février 1974, cette jeune fille, issue d'une famille richissime, est enlevée par un groupuscule révolutionnaire : le SLA...

le 7 nov. 2017

5 j'aime

Mercy, Mary, Patty
nico94
8

Lola, Patty, merci

J'apprécie beaucoup Lola Lafon ; j'avais adoré son roman précédent "la petite communiste qui ne souriait jamais" (note 9/10), excellent roman. D'ailleurs après Nadia Comaneci Lola Lafon a le chic...

le 23 juil. 2018

3 j'aime

5

Du même critique

Adieu les cons
nico94
7

Critique de Adieu les cons par nico94

J’avoue que comme pour les films de Kervern/Délépine j’attends toujours les œuvres de Dupontel avec une certaine impatience même si on peut parfois – rarement – avoir de mauvaises surprises (comme...

le 31 oct. 2020

21 j'aime

12

In the Court of the Crimson King
nico94
10

à jamais les premiers

Considéré à juste titre comme le premier album de rock progressif (même si Fripp récuse le terme) "in the court of the Crimson king" est aussi le meilleur album du genre, celui qui a donné ses...

le 3 juin 2018

21 j'aime

77

Killing Joke
nico94
8

Critique de Killing Joke par nico94

1980 la première vague punk anglaise de 76/77 est passée, beaucoup de groupes ont arrêté ou ont évolué vers d’autres styles. Se dessinent de nouvelles tendances : les punks radicaux,...

le 12 avr. 2020

18 j'aime

5