Etats-Unis, Missouri, Wharedua. Petite ville prise dans une spirale de violence, où cohabitent les partisans de la suprématie de l’homme blanc hétéro et les activistes de l’ultragauche, les deux clans ayant un seul point commun, l’extrême violence dont ils font preuve.
Emery Hazard est un flic, un très bon flic, qui revient dans sa ville natale quinze ans après les évènements dramatiques qui lui ont laissé des cicatrices tant physiques qu'émotionnelles. Il va intégrer la police de Wharedua, laissant un petit ami et une promesse de poste plus à la hauteur de ses capacités dans une grande ville. Mais il sent au fond de ses tripes qu’il doit revenir pour avoir des réponses, il sent que c’est le bon moment.
Dès son arrivée, sa nouvelle chef lui présente son partenaire, qui a d’ailleurs œuvré pour son recrutement à Wharedua. Partenaire qu’il connait bien, qu’il connait même trop bien, puisqu’il fait partie des raisons de son départ.
John-Henry Somerset est heureux de l’arrivée de son nouveau partenaire, heureux de travailler avec un flic aussi talentueux… heureux aussi de peut-être enfin pouvoir s’expliquer sur ce qui s’est passé quinze ans plus tôt, même si pour lui, la période est compliquée : il tente d’oublier dans l’alcool que sa femme vient de le foutre dehors pour avoir fricoté avec une fille de passage dans la ville et qu’elle refuse qu’il voit sa fille de 2 ans.
Dès le début, le partenariat est difficile : Hazard est froid, fermé, et s’il est déterminé à faire son boulot refuse toute tentative de rapprochement et Somers essaie inlassablement de franchir les barrières de glace de son partenaire, tentant de forger un lien de confiance (indispensable pour leur boulot) et de complicité. Et contrairement à Hazard qui pensait que rien ne se passait dans cette petite ville, le duo est plongé dans plusieurs affaires distinctes qui, peu à peu, semblent se relier les unes aux autres, les entrainant dans une enquête périlleuse, entre fausses pistes et indices, entre vérités difficiles à encaisser et mensonges…
Premier roman que je lis de cet auteur, j’ai vraiment adoré. D’abord, merci pour la qualité de l’écriture et de la traduction, ça fait du bien de voir que parfois, les maisons d’édition arrivent à faire le meilleur, tout comme le pire, mais ça n’est pas le propos sur ce roman.
J’ai plongé à fond dans cette enquête, dans cette histoire qui se tient finalement sur deux époques temporelles, même si elles finissent par se rejoindre. J’ai adoré l’atmosphère poisseuse et moite de cette ville et de cette enquête, à la True Detective (je sais, c’est l’une de mes références), où personne n’est vraiment ni blanc ni noir (et je ne parle pas là de la couleur de la peau). Et même si j’avais deviné très vite le coupable, aidée en cela par le titre du roman (encore une fois, pourquoi ne pas garder le titre original, Pretty Pretty Boys, plutôt que ce spoiler fadasse…), j’ai été embarquée par le duo.
Hazard et Somers… Si vous voulez voir deux hommes roucouler sous les paillettes et les licornes, c’est pas le bon roman, clairement. Ici, c’est âpre, c’est dur, c’est malsain, c’est moite, c’est trouble comme les vapeurs de l’alcool que s’envoie Somers, trop de mensonges, de non dits, de culpabilité… Leur relation passe par plusieurs phases, au fil de leur enquête, au fil de leurs interactions avec d’autres acteurs de cette intrigue. Les dialogues sont durs, les propos tenus sont difficiles à lire mais… je croise très fort les doigts pour que la suite soit traduite très vite, ce tome n’est que le premier d’une série. Je serais au rendez-vous si c’est le cas !