De l'histoire de Michael Kohlhaas, je ne connaissais finalement que l'adaptation cinématographique française qui mettait en premier rôle l'un de mes acteurs favoris qu'est Mads Mikkelsen. Le film réalisé par Arnaud des Pallières (si je me souviens bien de son nom) était d'ailleurs assez sympathique. C'est en découvrant par hasard le livre de Kleist sur un étal que j'ai décidé de me pencher sur le récit de l'auteur allemand, qui se suicidera très jeune, à l'âge de 34 ans.
La première partie du roman est très prenante, où le personnage de Kohlhaas va chercher à se faire justice lui-même, n'hésitant pas à mettre le pays à feu et à sang pour avoir réparation. Alors que le peuple le soutient et qu'il aurait même la possibilité de s'imposer politiquement dans sa région, l'homme abandonne toute violence à partir du moment où il sait que son affaire sera révisée et que justice lui sera rendue.
La première moitié met en avant la morale du personnage, son caractère et surtout un indéniable sens de l'honneur et de la justice, qui lui donne presque une position finalement rigide. Un personnage qui est prêt lui aussi à accepter que justice soit faite pour ses propres actes.
La seconde moitié du roman est une succession de personnages qui cherchent à nuire à Kohlhaas et à l'éliminer. Et là, c'est extrêmement compliqué de suivre le récit tant les personnages se succèdent et qu'il semble impossible de savoir qui est qui. Les dernières pages du bouquin redeviennent fort heureusement intéressantes, sinon on aurait eu véritablement un livre à deux visages.
Le livre reste en tout cas pertinent sur le questionnement qu'il pose sur le sens de la justice.