The postman
Je ne suis pas un fan de Jules. Ses personnages sont plats, ses descriptions scientifiques m'ennuient, c'est trop linéaire, ça manque de surprise dans les résolutions. Jules Verne, c'est un peu celui...
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le 20 août 2013
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Plus je découvre les romans de Jules Verne et plus je me persuade qu'il faut être enfant ou adolescent pour pleinement les apprécier.
"Michel Strogoff" semble confirmer ma théorie personnelle. Comme dans "Le tour du monde en quatre-vingt jours" écrit trois ans plus tôt, il s'agit ici de relater un périple, une odyssée, une fuite en avant qui se veut haletante mais que je juge seulement chronométrée. D'ailleurs, est-ce un hasard si ledit périple dure... quatre-vingt jours ?
Ce roman qui se lit très bien est bourré d'aventures, c'est certain, mais il est aussi bourré de digressions ethno-géographiques qui sentent un peu trop la restitution scolaire d'une érudition qui fait l'apanage d'un auteur distingué par son intérêt pour les sciences et les techniques et dont la réputation s'est justement établie sur sa capacité à "enseigner" ces mêmes sciences et techniques à travers des trames narratives romanesques.
Connaissant bien et appréciant depuis des années la Russie, "Michel Strogoff" avait tout pour me plaire mais voilà, j'ai passé l'âge du manichéisme sans nuances, des héroïnes blanches comme neige sibérienne et vertueuses comme nonnes au carmel, des héros dont on sait par avance qu'ils vont triompher des épreuves les plus difficiles avec panache et lauriers. Michel Strogoff, notre héros, est courrier du tsar. Il doit parcourir l'Empire d'ouest en est en un temps record pour rejoindre Irkoutsk et prévenir le grand-duc de l'invasion tartare. Dans son sillage, Nadia, une jeune personne "bien sous tous rapports", et deux journalistes aux allures de Dupond et Dupont et qui semblent accomplir sans beaucoup de peine ce que notre valeureux héros réussit au prix de grands efforts et sacrifices.
Bref, vous l'aurez compris, tout cela est trop bien ficelé, pas de vrai suspense à attendre d'un roman pourtant riche en action et au rythme soutenu. Non, définitivement, je crois qu'il faut avoir gardé une âme d'enfant pour apprécier Jules Verne après trente ans.
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Créée
le 14 nov. 2017
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