Jozo Aspic et ses quatre fils vivent isolés dans leur hameau de montagne abandonné, à quelques kilomètres de Smiljevo, quelque part en Croatie. La mère des quatre garçons est décédée après ces mots définitifs à l’attention de Jozo : “Tu es une merde”. Depuis, les quatre hommes vivent entre eux, sans véritables règles ou plutôt en suivant les leurs, notamment celles d’un père tyrannique et méfiant. Un jour, l’aîné, Krešimir, prend la décision de se marier et pour cela de se rendre en ville. Cette décision va embarquer toute la famille dans une suite d’aventures rocambolesques et les Aspic vont bientôt devoir renoncer à leur isolement.
Voici un livre à conseiller en ces temps où la météo et les informations sont plutôt sinistres ! Ces cinq Aspic sont vraiment des personnages étonnants. Jozo, le père, a développé ses talents culinaires autour d’une proposition de polenta déclinée à tous les parfums, comme il a entretenu à la fois sa misogynie, sa misanthropie et sa sauvagerie. Les quatre fils vivent sous sa coupe et sont totalement inadaptés à un monde qui les dépasse. Armés jusqu’aux dents, ils sont même capables de garder prisonniers les pauvres employés de l’électricité qui ont eu le malheur de vouloir se faire régler les factures que la famille ne paye plus depuis des lustres !
Quant à Krešimir, il parvient à se mettre à dos le chef de la police en lui piquant sous le nez, et le jour du mariage, sa fiancée. Ce qui va bientôt donner à ses frères l’envie, d’eux aussi, trouver chaussures à leurs pieds. Tout cela va provoquer une cascade d’événements et de rebondissements totalement improbables : poursuites, prises d’otages, échanges fournis de coups de feu... tout s’enchaîne et chamboule la vie des Aspic.
C’est drôle, délirant et parfois à la limite du crédible comme un excellent film d’action où le héros s’en sort toujours au prix d’invraisemblables retournements de situation. Malgré leur côté bourru et mal élevé, on se prend à s'attacher à ces Aspic.
Un livre qui fait souffler un vent de fraîcheur, d’originalité et de loufoquerie sur la littérature.