Aïe aïe aïe
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le 17 janv. 2020
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Dernier épisode de la trilogie Les Enfants du désastre, un dernier volet attendu forcément avec beaucoup d'impatience lorsque l'on a adoré Au-revoir là-haut et Couleurs de l'incendie. Je terminerai Miroir de nos peines avec les mêmes sentiments, le même plaisir et la même satisfaction que lors de mes deux premières lectures et ce pour plusieurs raisons.
Là encore Pierre Lemaître fait preuve de son incontestable talent pour construire son récit de manière admirable autour de personnages puissants et attachants et autour d'un contexte toujours aussi bien documenté. Alors que le premier romain de la série avait l'élégance d'exploiter le "juste après" de la démobilisation à l'immédiate après-guerre, ce dernier place le contexte historique au moment du "juste avant" de la Seconde Guerre mondiale, de la drôle de guerre à la débâcle de l'armée française. Cet effet miroir est d'ailleurs entièrement assumé par l'auteur dès la phrase d'introduction qui rappelle le démarrage de Au-Revoir là-haut. La construction du récit, quant à elle, nous permet de suivre trois existences parallèles dont la seule qui puisse assumer avoir un lien relatif avec les deux romans précédents est celle de Louise Belmont, la fille de la propriétaire d'Albert Maillart et d'Edouard Péricourt et protégée/confidente de ce dernier vingt ans auparavant. Evidemment l'intrigue est intimement liée au rapprochement et aux liens qui unissent ces existences, la plume de Pierre Lemaître suffisant à le faire avec beaucoup de subtilité et de talent pour faire évoluer la narration de manière joliment surprenante.
Enfin je ne m'attarderai pas longuement sur les personnages car c'est la lecture du roman qui permet d'en mesurer toute la richesse mais il faut bien reconnaître que c'est l'attachement (ou la répulsion) à leur égard qui donne tout son sens à cette histoire. Salauds ou héros, victimes ou bourreaux (voire les deux en même temps la plupart du temps), Miroir de nos peines offre une collection "d'âmes en peine", pour reprendre les mots du père Désiré, perdues dans une guerre qui leur échappe rapidement et qu'il doivent rapidement apprendre à subir, soldats ou civils. Un portrait qui doit finalement être assez fidèle à ce que devait être l'état de la population française en mai-juin 1940.
Dommage que l'aventure s'arrête ici mais c'est le lot (et le sens) des trilogies. En réussissant le pari de la constance, Pierre Lemaître conclut un travail admirable et qui fera référence désormais dans la littérature française.
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Créée
le 27 févr. 2020
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