Sachant que j'allais voir une oeuvre de Mel Gibson, je ne m'attendais pas franchement à de la prose marxiste. Franchement pas! Mais à la sortie du cinéma, je me suis rendu compte que j'étais encore loin d'avoir mesuré la bigoterie patriotique et très personnelle de feu William Wallace.
Ce film est un concentré de propagande chrétienne douteuse, où les interprétations bibliques n'engagent franchement que le réalisateur et, surtout, tentent de s'accorder avec beaucoup de maladresses avec la logique martiale d'un film de guerre des plus classiques. Jésus Federer ne tuera point et ne touchera jamais un fusil certes. Par contre Jésus Federer cautionnera une tuerie de masse, se rendra complique de soldats qui, eux, ne semblent avoir aucun complexe à mitrailler "Satan". Où est la logique chrétienne là-dedans?
En supposant que l'on soit, avec beaucoup de contrôle de soi-même, capables de passer outre les bigoteries patriotiques bombardées au gros canon pendant plus de deux heures, le reste se rattrape trop peu avec la frange "historique" de la bataille d'Okinawa. Oui le film est beau visuellement et relativement bien interprété mais pour quoi? La représentation fidèle d'un moment important de l'histoire militaire américaine? Sûrement pas... Le film prend de grandes libertés avec la réalité historique et la réalité tout court, souvent à la limite du ridicule, la musique martiale et épique sur des ralentis de charges qui n'accélèrent pas en plus de deux heures, les répliques belliqueuses arrogantes à la mords-moi-le-noeud du genre "On est les meilleurs", "L'ennemi c'est le diable", "Il faut protéger les Youèsaille!" finissant de rendre l'ensemble d'un commun que l'on croyait dévolu à une autre époque où les Etats-Unis étaient bien moins complexés avec eux-même...