De Jean-Christophe Grangé, on retient une carrière d'écrivain spécialisé dans le thriller comme la France en compte peu (disons qu'avec Chattam, ils font la paire), émaillée de quelques titres moins bons, comme Le concile de pierre (dont l'adaptation au cinéma ne sera guère mieux réussie), mais surtout portée par une série d'excellents romans, tels que Les rivières pourpres, L'Empire des loups (tous deux également adaptés au cinéma), ou encore plus récemment, Le serment de limbes, que j'avais dévoré en quelques heures et dont je parle avec éloge.
Pour son dernier roman, Miserere, l'auteur nous embarque une fois n'est pas coutume sur les traces d'une série de meurtres qui se produisent dans Paris et sa banlieue. Tout commence par la découverte du cadavre de William Goetz, chef de choeur, devant l'orgue de l'église arménienne où il répétait. Ancien flic et membre de la communauté, Kasdan se sent repartir à l'action et décide déjà de mener sa propre enquête, avec l'appui de tous ses anciens contacts. Il fera vite association avec Volokine, un flic toxico que l'affaire intéresse pour un point particulier : il est persuadé que les enfants en sont la clé.
De meurtre en meurtre, d'indice en indice, l'affaire étoffe sa complexité, et s'habille d'une chape de mystère qui instinctivement, ravive chez le lecteur la flemme de la lecture dévorante. Si tout est maitrisé et qu'au final, tout trouve une explication, on regrettera que la seconde partie du roman devienne très franchement rocambolesque, voire même un peu ridicule -l'auteur était pressé d'en finir ?-, mais surtout que la clé de l'énigme soit aussi... improbable. Vous n'en apprendrez pas plus, plaisir de la lecture oblige, mais sachez juste que dans le fond, et sur la fin, l'histoire dérive un peu vers le n'importe quoi. Comme si, après s'être amusé à élaborer un scénario dense et mystérieusement ouvert à toute sorte d'hypothèse, l'auteur avait voulu bacler la résolution avec une explication un peu bancale.