Si il avait su, il n'aurait jamais pris le volant ce jour-là. Sans quoi, Paul Sheldon ne serait jamais tombé sur Annie Wilkes... Cette "bonne sainte" qui cachait derrière elle, un terrible dragon.
Le film m'avait séduite, assez tard dans mon adolescence. Fan de Stephen King, au moins depuis des souvenirs traumatiques dû à une créature clownesque rencontrée dans mon jeune âge, J'ai fais la rencontre du roman "Misery" (la véritable Misery - l'œuvre de Paul Sheldon) quelques années plus tard. Et que dire...
Le jeu de Kathy Bates m'a longtemps hanté, l'expression de ce visage changeant tout aussi vite qu'un temps de Bretagne me laissant un arrière goût amer. La situation incongrue où se trouve plongé en horreur Paul Sheldon, me laissa un sacré sentiment d'impuissance, notamment lors de la fameuse scène avec la masse (Outch...). Ce huit clos insoutenable où chaque petite avancée de notre personnage principal se retrouve détruite à néant m'arrachait à chaque coup une complainte à moi-même.
Je me devais d'enfin découvrir ce fameux bouquin dont l'histoire m'avait happé sur grand écran. Tout en sachant déjà que l'histoire écrite était encore plus sadique. Et, que dire ! S'en est même diabolique.
Annie Wiles est juste complètement barrée. Perdue dans sa paranoïa évidente, on peut s'en apercevoir dès les cinquante premières pages. Elle est folle à lier, et on le devine très rapidement (pas de bol Paul). Chose que le film met un certain temps à faire, pour créer une atmosphère rassurante, nous faisant avoir confiance en cette bonne femme. Avant de nous rendre compte progressivement qu'il serait peut-être préférable de s'en éloigner le plus rapidement possible. Mais comment s'en aller quand vos deux jambes ne sont même pas capable de supporter le poids d'un coussin ? C'est là tout le sel de l'histoire (mais ça, tout le monde le sait déjà).
En tous cas, une chose est sûr. Le Paul Sheldon "originel" s'en tire à plus mauvais compte que dans l'adaptation de Rob Reiner. Ses sévices sont éprouvants, horribles, épouvantables... Et nous (lecteurs comme personnage) en sommes spectateurs sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Et bien évidement, c'est aussi une belle allégorie sur la relation entre l'auteur d'une œuvre et l'influence de son public ou bien la relation de dépendance sur quelques produits que ce soit.
L'écriture de King est comme d'habitude: Limpide et efficace.
L'intrigue est brillante, même si un poil horrifiante car dénué de surnaturel.
En sommes, je ne suis pas déçue du livre un seul instant. Il happe, exacerbe, remu... Un classique.