Misery est probablement l'un des romans m'ayant fait la plus forte impression. Peut-être parce que le fantastique n'est pour une fois pas responsable du sentiment de malaise que l'œuvre véhicule. En effet, le cadre étant tout ce qu'il y a de plus réaliste, l'histoire reste donc tout à fait plausible, ce qui nous permet de nous sentir réellement concerné. Les tortures infligées au héros, tant psychologiques que physique, sont particulièrement impressionnantes, voire choquantes, et sauront parfaitement vous mettre mal à l'aise...ou encourager votre esprit sadique à en savoir davantage. La trame constitue elle aussi une prouesse dans le sens où elle ne met en scène deux personnages; Paul, écrivain à succès et Annie, son bourreau qui le retient prisonnier. Et pourtant, il n'existe aucun temps mort et jamais la lassitude ne pointe le bout de son nez. Principalement parce que le climat d'horreur tient particulièrement en haleine, mais surtout grâce au fantastique personnage d'Annie Wilkes, véritable psychopathe dont le caractère fascine autant qu'il effraie. Un chef d'œuvre incontestable, que l'on doit une fois de plus au maître de l'épouvante.