Ce livre est à peu près contemporain de la Nouvelle Vague. Et je pense que le phénomène est similaire. La supercherie est identique.
Attention, que je me fasse bien comprendre: il ne s'agit pas de remettre en cause les qualités artistiques de Marguerite Duras (de même pour Godard). C'est un grand auteur, dans le sens qu'elle sait manier la langue, ciseler des phrases, faire jouer les silences, mettre en lumière les absences, etc.
mais à force de vouloir se démarquer des autres, à force d'avoir le snobisme de la modernité à tout prix, on s'enfonce dans le n'importe quoi. Faire une œuvre d'art construite sur le vide, la vacuité de dialogues statiques et d'une histoire qui ne mène nulle part.
Une fois de plus, c'est parfaitement calculé. Il ne s'agit pas de dire que Marguerite Duras était incapable de faire un roman. Non. Volontairement, elle a pondu ce machin. Par la prétention de révolutionner la littérature, sûrement. Révolution qui fait long feu et qui devient illisible de nos jours.


La recette de la modernité est assez simple : on n'hésite pas à torturer un peu la langue, on ne raconte rien et on reste mystérieux (de toute façon, on aura une armée de critiques et d'universitaires pour s'échiner à expliquer mon œuvre, alors moi je peux me contenter de tenir des propos énigmatiques et incompréhensibles dans des interviews, du genre : "vous ne pouvez pas regarder des yeux bleus. ça n'offre pas prise au regard. On traverse des yeux bleus. On regarde des yeux sombres. Le sombre arrête le regard. Il offre une résistance. L’œil bleu, non. C'est sans regard, bleu. Des trous.")


Voici donc de la littérature sans objet, de la littérature sans intérêt, de la littérature repliée frileusement sur elle-même, passe-temps de fillette bourgeoise qui pense être le centre du monde.
Cette littérature du vide, ça commence ici, avec Duras. ça se prolongera avec sagan jusqu'à Angot, et ça aura sûrement encore une longue postérité.

SanFelice
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le 27 oct. 2015

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