Genre : Trash, cruel, assassin
Charlotte Simmons est l’élève la plus brillante de son lycée du fin fond de la Caroline du Nord. Si douée qu’elle est la première de l’histoire à avoir été admise à Dupont, la meilleure université des Etats-Unis. A Sparta, son petit patelin des montagnes, tout le monde l’admire. Elle est si intelligente, si droite, si pure, qu’elle intrigue son entourage, les jeunes comme les adultes.
Fière d’elle et pleine d’espoir, elle fait la route jusqu’au campus, accompagnée de ses parents. Elle va enfin s’élever et connaître ce qu’elle appelle « la vie de l’esprit« .
Enfin, ça, c’est ce qu’elle croyait. Avant. Car dès son arrivée, elle comprend qu’elle est différente. Non seulement provinciale, mais aussi issue d’une famille trop modeste, comparée aux jeunes bourgeois à l’accent new-yorkais qu’elle doit maintenant côtoyer. Elle, elle n’a pas l’argent pour sortir jusqu’à 2 heures du matin tous les soirs, ni pour déjeuner tous les jours à la cafète.
Et si c’était que ça ! Il y a aussi l’alcool, les filles qui gloussent et les parties de sexe délurées auxquelles s’adonnent tous ses camarades. Les toilettes mixtes, l’arrogance des « cools », caste dont elle ne fait pas partie, la corruption sous toutes ses formes, la pression sociale, la pression du groupe.
Y cédera-t-elle, elle qui n’a jamais cédé devant rien ?
Dans Moi, Charlotte Simmons, Tom Wolfe peint un tableau noir de chez noir de l’élite américaine. On est déprimé avec lui pour la pauvre Charlotte, bien qu’elle arrive aussi à nous exaspérer par sa naïveté. Mais on la suit dans son apprentissage (désapprentissage ?) de la vie, la vraie, et on grandit avec elle.
Culpabilité, peine, affliction, agacement, arrogance, on ressent beaucoup de choses en lisant ce pamphlet de Tom Wolfe contre ce qu’il décrit comme la bêtise universitaire à l’état pur. L’auteur est connu pour être un homme allergique à son époque, au politiquement correct et à tout le tralala. En voilà une sacrée démonstration, qui est d’ailleurs le fruit d’une véritable enquête dans douze universités américaines. D’accord ou pas d’accord, il est bien, ce bouquin.
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