Lucifer s'incarne, contre sa volonté, dans le corps d'un écrivain au bout du rouleau alors que celui-ci est train de mettre fin à ses jours dans un appartement minable. Encore un coup de Dieu dont l'omnipotence et l'omniscience agace au plus haut point notre cornu. Une leçon d'humanité que "Papy" souhaite lui donner ? Peut-être... En tout cas, ses premiers "pas" dans le corps d'un humain vont lui causer plus d'effet qu'un trip à l'acide. Nous offrant de jolis passages sur le monde tel que nous ne le voyons jamais.
Lucifer est un salopard mais un salopard flamboyant dans sa volonté d'être libre. Et n'oublions pas qu'il est le prince des menteurs donc il va vous raconter sa version de l'histoire, la crucifixion, sa révolte, son rôle de chef des Enfers (d'ailleurs contesté par certains de ses lieutenants) et son influence sur le monde. Ne le croyez surtout pas... enfin pas autant qu'il le souhaiterait. Notre Lucifer incarné parle de tout, de rien mais il parle beaucoup et avec verve. Il disserte sur le monde comme il va, il le parcourt et c'est passionnant. Bordélique, exubérant mais passionnant. Il faut dire qu'il en a gros sur le cœur (qu'il n'a d’ailleurs pas).
Glen Ducan développe son idée avec originalité et beaucoup d'humour (l'hilarant passage sur le Jésus frimant avec son sacré-cœur flamboyant dans les allées du Paradis), certains passages sur la notion du bien et du mal, de la liberté sont marquants voire glaçants.
On l'aime autant qu'on l’exècre, le porteur de lumière mais ce qu'il nous raconte, mensonges ou pas, est prenant de bout en bout.