-J'ai pas envie.
-Je m'en fous
-Je ne sais pas
-Tu sais si quelqu'un peut m'avoir de la drogue dans cette fête ?

Tels sont les dialogues les plus récurrents de cette œuvre aussi froide que la calotte glaciaire du pôle sud par une nuit d'aout.
Le reste ne vous réchauffera pas plus le cœur tant ce livre vous lobotomisera par ces personnages exclusivement psychopathes, attention, non pas psychopathe au sens Hannibal Lecteur du terme, mais plutôt par une vie dénuée de toute émotion.

On peut alors à juste titre si la jeunesse Californienne dorée des années 1980 se posait comme telle dans cette espace temps si bizarroïde, si l'auteur retranscrit ce qu'il est, à savoir un type à ne pas inviter, ou si il imagine ce qu'aurait été sa vie si les nazis avaient gagnés cette foutue guerre.
je ne saurait vous répondre, tant je me sens plus proche des exploits des navigateurs découvrant le passage du nord ouest au XVIIIeme siècle que par ces gamins présentés comme des coquilles vides rejeté par les vagues sur Malibu.

J'insiste là dessus, ne m'en voulez pas, mais chaque page est frappée par un sentiment d'impuissance à comprendre le pourquoi d'un tel atavisme, pourtant ces jeunes font ce qu'aimerais faire a peut prêt n'importe quel jeune depuis 1967, à savoir faire la fête, rouler en décapotable sur les routes de Californie, écouter de la bonne musique et prendre de la drogue (quoi que ? Si ? OK).

On finira quand même "moins que la note que je voulais lui mettre" quoi qu'il en fusse. C'est fichtrement bien écrit et le narrateur nous présentera des scènes de plus en plus "Hard", de fait on s'attend jusqu'à la fin à une prise de conscience de celui-ci, qu'il décide de faire du bénévolat aux restos du cœur ou parte dans une frénésie criminelle, hélas, rien ne se passe, à peine piquera t'il un cadavre avec un bâton...

à l'instar de American Psycho, l'adaptation en film pourrait toutefois donner quelque chose de vraiment marrant, ou alors vous retourner les tripes aussi surement qu'Elephant, mais ne comptez pas sur moi pour prendre une caméra et m'en charger. Cela m'obligerait à rouvrir ce truc et perdre à nouveau un peu d'humanité.
eljb
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le 13 déc. 2010

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eljb

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