Fastidieuse fut ma lecture, courte sera ma critique. Paradoxe. Il y aurait pourtant tant à dire sur cette oeuvre écrite par un homme mais retraçant l'existence d'une femme.
Une femme du XVIIème siècle.
Comment ça, vous n'avez aucune idée de comment vivait une femme au XVIIème siècle ? En fait de vie, parlons plutôt de survie. Et oui, l'émancipation de la femme est une fraîche fleur printanière au regard des millénaires pendant lesquels les femmes furent pour la plupart totalement dépendantes de l'homme. Père puis mari.
Une dépendance financière et matérielle qui poussera naturellement Moll Flanders, notre "héroïne", à jouer à saute-mari comme d'autres jouent à saute-monton. Des hommes, il en est passé quelques uns dans sa vie, dans son lit, dans ses secrets ! Heurtée, généralement malheureuse, rarement heureuse, Moll Flanders est toujours légitimement préoccupée par l'aspect pragmatique de l'existence et le besoin d'assurer l'avenir proche, ce qui la rend complètement antipathique et pas du tout attachante même si on conçoit ses raisons.
Le récit de Defoe n'est pas aisé à lire, c'est en tout cas mon opinion. C'est un roman chronologique encombré de longueurs, on a la "boussole à maris et à enfants" qui se dérègle au fur et à mesure que la lecture avance, alternant passages pesants et passages plus fluides.
Je pense que je garderai peu de souvenir de cette expérience littéraire hormis sans doute cette impression assez vague et grise d'avoir touché du doigt la misère sociale et morale dans laquelle fut plongée la moitié de l'humanité pendant des siècles.
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