Il serait difficile d'être plus déçue que moi par la lecture d'un livre longtemps convoité que je le suis par celle de "Mon désir le plus ardent". Des mois que ce roman, unanimement porté aux nues par les critiques, me faisait de l’œil ; je l'ai même inscrit sur la liste au Père Noël, c'est dire.
Hélas, catastrophe, absolument rien ne m'aura séduite dans ce récit dont le titre promettait pourtant l'intensité et la couverture le romanesque.
Maddy et Dalt forment un jeune couple dont la vie amoureuse et affective m'aura laissée complètement de marbre, aussi froide que l'eau de la rivière sauvage du Wyoming que ces deux pros du rafting descendent quotidiennement pour balader des touristes, entre deux parties de jambes en l'air. Leur osmose sexuelle et émotionnelle leur faisait légitimement envisager une vie à la hauteur de leurs rêves, mais c'était sans compter avec "un putain d'imprévu" comme dirait Maddy dans son jargon de camionneuse.
Pour commencer, j'ai eu énormément de mal à entrer dans l'histoire, à comprendre de qui on parlait et de quoi il s'agissait. Ensuite, je n'ai pas du tout adhéré au style de l'auteur, lapidaire, précipité, parlé, aux ellipses si nombreuses que j'étais soit paumée dans la chronologie, soit amèrement déçue par ces pas de géants, comme si Pete Fromm avait eu envie d'en finir au plus tôt avec des personnages qu'il avait voulu rendu attachants mais qui, à mes yeux, ne se révélaient qu'ennuyeux et prévisibles. Ce rythme en accéléré, là encore comparable aux eaux vives des descentes en rafting, retire toute dimension dramatique à la narration et a, en ce qui me concerne, stoppé net toute empathie.
Déçue je suis et la face du monde n'en sera pas modifiée mais il est toujours rageant de rater un rendez-vous aussi ardemment désiré.