Les illustrations sont plaisantes dans un moyen format acceptable. Le thème avait de quoi me faire saliver. J'avais le souvenir (lointain et universitaire) d'un Paul Veyne précis et net dans ses études de l'époque romaine mais parfois compliqué dans son style. Un style qui se lit, se détricote par moments, mais finalement agréable.
Je ne l'ai pas lu sur le premier christianisme et d'évidence son christianisme m'avait échappé. Ici, il apparait en tout cas plutôt altier et revendicatif, affirmé je dirais pour résumer. Comme il était un passage obligé dans le parcours étudiant en Histoire Romaine, j'avais sans doute placé le bonhomme dans la catégorie des historiens, avec cette idée de scientificité qui va avec selon moi. Or, dans ce Musée imaginaire, Paul Veyne laisse parfois son enthousiasme et sa foi exprimer des idées qui se veulent vérités scientifiques mais qui peuvent choquer l'esprit scientifique. C'est surtout au début de l'ouvrage. Peu à peu ce sentiment que l'auteur se laisse aller à des jugements un peu à l'emporte-pièce et bancals s'estompe, fort heureusement. Il n'empêche, la confiance qu'on peut avoir sur la pertinence du propos en prend un méchant coup.
Comme le propos est bien sur l'art et sur ce que Paul Veyne ressent face à certains peintres, c'est un peu le jeu de devoir adhérer ou du moins d'essayer. Et surtout, il s'agit d'art et non de science. Donc, avec un petit effort, on y arrive plutôt aisément.
Après, l'exercice est hautement subjectif. Parfois, on comprend, quelques fois on continue de s'interroger. Peu importe après tout, ce qui compte, c'est que l'auteur sous prétexte de musée personnel, nous convie à un voyage dans la peinture italienne du Moyen-Age et de l'époque moderne, c'est en soi, un bien joli parcours qui réserve toujours des surprises.
Pour qui aime baguenauder entre les toiles, les artistes et les époques. Pas besoin d'être en osmose ni même dans un état d'esprit proche de l'auteur pour prendre plaisir au détour d'une image.