Mon premier dîner végétalien par Gwen21
Un fois passé le choc esthétique de la couverture qui n'est pas sans évoquer le papier peint vintage qui ornait la cuisine de ma grand-mère et qui m'a pas mal piqué les yeux, on découvre un très beau livre aux nombreuses photographies très soignées et alléchantes.
Je rappelle pour les néophytes que l'un des grands enjeux du végétalisme* est de réussir à séduire les foules avec des aubergines, des courgettes, des rutabagas et du beurre de noix de cajou. Autrement dit, opération kamikaze ! Côté séduction, on peut donc légitimement remettre en question le choix de la 1ère de couv, bon, ok, j'arrête là sur ce chapitre...
Intéressons-nous de plus près au contenu plutôt qu'au contenant. Il s'agit d'initier le consommateur et le chef à la cuisine végétalienne. D'où une introduction assez pédagogique avec des tables d'équivalence pour les protéines (qui constituent le plus gros risque de carence avec ce type d'alimentation) et surtout des recettes "de base" pour réaliser en 100% végétal des ingrédients primaires sans lesquels il est difficile de se passer derrière les fourneaux : beurre, crème, lait, mayonnaise, etc. Sans compter qu'il faut substituer aux œufs d'autres ingrédients qui permettront de lier et d’humidifier les pâtes. Une fois que vous aurez acquis ces premiers gestes fondamentaux, nul doute que les recettes variées de ce recueil vous séduiront.
Le hic, en ce qui me concerne, c'est que je n'ai pas trouvé à la lecture de ce livre la motivation nécessaire pour réaliser ces aliments de base donc je n'ai pas vraiment joué le jeu étant donné que j'ai réalisé quelques unes de ses recettes avec du beurre et de la crème animales. Que voulez-vous, je ne suis pas parfaite**...
J'étais curieuse de découvrir ce livre édité par Marabout car étant contrainte depuis un an à ne plus manger de viande pour des raisons de santé, mon intérêt s'est porté naturellement, par un effet "chute de dominos", vers le végétarisme et la vegan food. Ayant toujours aimé la viande, il ne me fut pas forcément aisé au début de renoncer à mon poulet grillé dominical, à ma rondelle de saucisson apéritive ou encore à mon BBQ estival et pourtant j'y suis arrivée et il faut bien reconnaître que le bilan est physiologiquement très positif et me voici désormais convaincue à me passer de viande pour le reste de mon existence.
Bien, revenons à nos pâtissons... A défaut de le faire par idéologie et pour défendre nos compagnons à quatre pattes, cette démarche personnelle m'a contrainte à m'intéresser d'un peu plus près à la surproduction alimentaire internationale, aux méfaits sur l'écologie (entre autres) de l'élevage intensif, bref, elle m'a grandement sensibilisée au développement durable et à la nécessité d'y contribuer à mon modeste échelon.
Malgré ces bons sentiments et ces non-moins bonnes dispositions, j'avoue que le végétalisme ne me convainc pas vraiment et ni la lecture des ci-devant recettes ni la vue de leurs superbes prises de vues mettant de l'esthétisme dans un fan de radis et de la poésie dans une fleurette de brocolis ne m'ont décidée à sauter le pas et à remplir mes placard de briques de lait d'amande, de lingots du détesté tofu, de conserves de beurre de noix de coco ou de big-bags de graines de lin.
*alimentation 100% végétale, donc sans viande ni poisson ni œufs ni laitages
**bien que selon les critères des sœurs Girard, il s'avère que je suis en fait une connasse qui s'ignore...